Miss France en sursis
Valérie Bègue, 22 ans, qui a devancé ses 35 concurrentes lors du concours Miss France le 8 décembre à Dunkerque, a quitté discrètement la Réunion mercredi soir pour Paris où elle doit être auditionnée par le comité Miss France.
Sa "descente aux enfers" a commencé le 21 décembre avec la publication de photos dans le magazine Entrevue, prises il y a trois ans selon elle, la montrant léchant un yaourt renversé ou posant en maillot de bain dans la position du Christ sur une croix.
Illico, Geneviève de Fontenay, sourcilleuse présidente du Comité Miss France, demandait sa démission, l'accusant d'avoir menti lors de sa candidature en signant un contrat où elle certifiait n'avoir "jamais posé" pour des photos dénudées ou dans des tenues "équivoques".
Refusant de démissionner, Valérie Bègue a reçu le soutien de l'évêque de la Réunion, d'élus de tous bords, des anciennes miss. Pétitions, manifestations, émissions spéciales se sont succédées pour lui demander de "résister" à Mme de Fontenay dont les propos - "elle est là-bas, elle n'a qu'à y rester" - ont été taxés de "racistes" par des élus UMP et PCR, pour une fois main dans la main. Le secrétaire d'Etat à l'Outremer Christian Estrosi est intervenu personnellement en téléphonant à la présidente du Comité.
Des voix ont toutefois commencé à s'élever dans l'île pour déplorer l'importance donnée à l'affaire et dénoncer une "récupération" des politiques à deux mois des municipales. "Il y a des combats plus nobles à mener", a-t-on pu lire dans un courrier de lecteurs. "Oui la Réunion est outragée, mais par un chômage de masse (elle détient le record de France), une misère sociale dont l'illettrisme est un versant", écrivait un autre, fustigeant "l'étrange mobilisation" en faveur d'une reine de beauté.
Caroline Caldier avec agences
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