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Michel Barnier peine à calmer la colère des pêcheurs

Deux jours après les négociations entre les pêcheurs et le ministre de l'agriculture, Michel Barnier, et les opérations escargots ou coup de poing se poursuivent dans certains ports. Ce matin, le ministre a rencontré les pêcheurs bretons pour tenter d'apaiser leurs inquiétudes.
Article rédigé par franceinfo
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Avant de reprendre la mer, les pêcheurs veulent être sûrs que le ministre ne leur fera pas un enfant dans le dos. Les propositions lancées vendredi par Michel Barnier laissent une partie de la base méfiante. 110 millions d'euros d'aides sociales d'ici la fin de l'année pour compenser la hausse du prix du gasoil ? Trop vague pour des pêcheurs qui craignent de devoir mettre sac à terre avant l'arrivée du premier euro.

Le ministre a donc dû faire un pas de plus ce matin, pour désamorcer un conflit en voie de radicalisation. Il promet que les aides promises seront versées avant le 15 mai, et surtout, qu'elles se poursuivront au delà de six mois, durée fixée lors des négociations de mercredi.

Le ministre s'est rendu à Rennes en fin de matinée pour y rencontrer les pêcheurs bretons de Lorient, Saint-Malo, du Guilvinec et de Saint-Brieuc pour tenter d'apaiser la tension de vive voix.

Mais la sérénité est encore loin d'être de retour dans les bassins. Ce matin, de spectaculaires actions coup de poing ont été menées par les pêcheurs les plus remontés. Des actions qui ne font pas toujours l'unanimité au sein de la profession.

D'autres actions, moins violentes, ont émaillé le littoral. A Boulogne-sur-Mer, une trentaine de chalutiers ont mené une opération escargot dans le détroit du Pas-de-Calais, où transitent 250 navires par jour. Ailleurs, les marins ont bloqué des dépôts pétroliers, à Ouistreham (Calvados), La Rochelle (Charente-Maritime) ou Port-la-Nouvelle (Aude). A Frontignan (Hérault), la police est intervenue pour débloquer le dépôt. Depuis l'Angola, où il accompagne Nicolas Sarkozy, le PDG de Total, Christophe de Margerie, réfute les accusations des pêcheurs qui reprochent aux pétroliers de profiter de la hausse des prix du pétrole pour donner des ailes à leurs bénéfices. “Nous on essaie d'empêcher que ça s'envole (les prix) et que ça aille trop vite. Mais c'est un peu inéluctable”, se défend-il.

Loin de rassurer, ces propos alimentent la fièvre des professions directement impactées par la hausse du prix des carburants. Ainsi, à Quimper, des transporteurs routiers ont rejoint les pêcheurs du Guilvinec qui occupent les locaux du conseil général. Ils ont entamé une réunion pour des actions communes contre la hausse des prix du carburant.

Grégoire Lecalot, avec agences

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