Martinique : l’appel au calme semble avoir été entendu
Après deux nuits de graves incidents, le préfet Ange Mancini avait lancé un "appel solennel" à la population pour qu'elle reste chez elle le soir, sauf "motif valable". Un couvre feu qui ne dit pas son nom mais qui a été visiblement entendu. Fort-de-France s'est transformée la nuit dernière en ville fantôme, avec un centre ville bouclé par des barrières et des forces de l'ordre omniprésentes pour empêcher les violences et les pillages des nuits précédentes.
Dans le sillage du mouvement de contestation sociale contre la vie chère né en Guadeloupe le 20 janvier dernier, la Martinique a elle aussi entamé une grève générale qui dure maintenant depuis 22 jours.
Bien qu’encore partiel, l’accord trouvé cette nuit en Guadeloupe sur une augmentation de 200 euros des bas salaires (voir notre article) pourrait, si l’on se réfère aux déclarations du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, apporter aussi des avancées en Martinique. " Toutes les mesures qui sont mises sur la table au nom de l'Etat en Guadeloupe s'appliqueront dans les départements d'outre-mer dans les mêmes conditions si cela est souhaité ", a annoncé Yves Jégo hier soir sur France 3. Parallèlement, les négociations se sont poursuivies cette nuit en Martinique et ce matin, le président socialiste du conseil général Claude Lise déclarait sur Europe 1 s'attendre à une "issue favorable'' du conflit social dans la journée.
En attendant, l’île reste sous tension et le temps presse. Avant cette première nuit de retour au calme, des manifestations violentes ont éclaté sur ces dernières 48h : commerces pillés, véhicules incendiés, trois gendarmes et neuf policiers blessés, dont deux atteints par balle, centaine d'interpellations… Député-maire (app-PS) de Fort-de-France, Serge Letchimy a réclamé un accord rapide, en soulignant les risques d'un "embrasement général".
Actuellement, six escadrons de gendarmerie mobile, soit 390 militaires, sont toujours déployés en Martinique.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.