Marseille : un collectif dénonce la "poignée de nantis" qui coulent le port
"Congés : 8 semaines/an, horaires : 18 heures/semaine, rémunération : 4.000 euros bruts/mois, promotion après grève : + 450 euros/mois et passage à 12h/semaine", ironise également cette fausse publicité pleine page, que l'on découvre ce matin dans le journal Les Echos.
Les patrons aussi en ont ras-le-bol. C'est en substance le message lancé par le collectif "Touche pas à mon port", qui regroupe le patronat local, des associations et des salariés, et qui se pose en défenseur de milliers d'emplois aujourd'hui menacés, selon lui.
"En bloquant régulièrement depuis plusieurs mois l'outil de travail
de 3.000 entreprises et de près de 40.000 salariés ils font mourir à petit feu le monde portuaire ", lance le collectif.
"Ils", ce sont "quelques grutiers", " une poignée de nantis ", accrochés à leurs "privilèges" et qui pour défendre " leurs intérêts particuliers indécents ... menacent l'économie de toute une région", dénonce encore le communiqué publié sur le site internet du collectif.
_ "Touche pas à mon port" exige la " reprise immédiate des activités " pétrole, fret et croisière, ainsi qu'une "application urgente de la réforme" portuaire. Et les patrons du port appellent à déloger les grévistes, y compris à l'aide de la force, si nécessaire.
Invitée de Raphaëlle Duchemin ce matin sur France info, Laurence Parisot a confirmé qu'il s'agissait bien là d'une initiative du patronat. Mais ce n'est pas de la provocation, assure la présidente du Medef, qui y voit plutôt une manière de dire " attention, le port de Marseille est en danger. Les activités économiques historiques, centenaires, pour ne pas dire millénaires, que Marseille a su engendrer par son port, sont en danger".
" On est assez en colère ! ". Réponse de la CGT. C’était également ce matin sur France info. Interrogé par Bernard Thomasson, Pascal Galéoté, secrétaire général CGT des agents du port de Marseille, parle de mensonge. "C’est totalement mensonger. On est bien loin de ces revenus là et nous sommes en mesure de le prouver", assure-t-il en réaction aux 4.000 euros bruts mensuels que certains grutiers toucheraient, selon le collectif "Touche pas à mon port". La CGT qui n'exclut pas une action en justice. "On va réfléchir à la question", indique Pascal Galéoté.
53 navires, dont 35 pétroliers, sont actuellement toujours bloqués en mer en raison de grèves contre la réforme portuaire qui affectent toutes les activités du port de Marseille, sauf les croisières. La grève sur les terminaux pétroliers est entrée dans son quinzième jour aujourd'hui, faisant en outre planer la menace d'une pénurie de carburant.
Cécile Mimaut, avec agences
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