Marseille se dote d'un arrêté "anti-mendicité"
Dans la langue de la mairie de Marseille, ça s'appelle “se livrer à toute forme de sollicitation ou appel à la quête de nature à entraver la libre circulation des personnes, la commodité du passage dans les voies et espaces publics, l'accès aux immeubles”. C'est à dire mendier. Et depuis aujourd'hui, c'est interdit dans la plupart des rues du centre ville. De même que “de manière générale, à porter atteinte par ces comportements au bon ordre, à la tranquillité et à la sécurité publique”.
La municipalité a soigneusement évité d'employer le mot d'arrêté anti-mendicité, arguant que ce texte a une portée plus générale, réprimant également la consommation d'alcool sur la voie publique. Il n'empêche que la mendicité se trouve de fait interdite. Ce qui fait de Marseille la plus grande ville de France à se doter d'un semblable dispositif. Plusieurs villes de France ont déjà pris ce type de décisions, comme Nice, Montpellier ou Chartres.
Tout le centre ville
Jusqu'ici, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, avait refusé ce type de mesure, notamment dans les affaires concernant les Roms.
Cet arrêté concerne tout le centre, du Stade Vélodrome à la gare
Saint-Charles en passant par le Vieux-Port. Lors d'un point presse, l'adjointe à la Sécurité, Caroline Pozmentier (UMP), a indiqué lundi après-midi que cet arrêté participait à “une réponse forte” de la mairie et des pouvoirs publics après une série de faits divers cet été, et vise à ramener “la tranquillité sur l'espace public”.
Les forces de l'ordre pourront verbaliser les contrevenants à hauteur de 38 euros par infraction.
David-Olivier Reverdy, secrétaire régional du syndicat de police Alliance,
s'est félicité de cette disposition. Pour le chef de file de l'opposition municipale, le socialiste Patrick Mennucci, si l'interdiction de la consommation d'alcool paraît “tout à fait adaptée”, en revanche, “l'aspect qui vise la mendicité non agressive est insupportable”. Le PCF évoque “une chasse aux plus pauvres”.
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