Après la série de sanglants règlementsde compte qui a touché la ville de Marseille, le gouvernementavait décidé d'agir. Ce jeudi, Jean-Marc Ayrault a présidé un comitéinterministériel sur cette problématique et à l'issue de la réunion, le Premier ministre a annoncé lerenfort de 205 policiers et gendarmes, dont plus de la moitié dédiée à lasécurité publique. Autre mesure, la création d'une deuxième zone de sécuritéprioritaire (ZSP) dans le sud de la ville, la première étant déjà décidée dansles quartiers nord. "Cette deuxième zone de sécurité prioritaire seraengagée dès le début de l'année prochaine" a assuré le Premier ministre.Le plan gouvernementalprévoit également la création d'une préfecture de police pour tout ledépartement des Bouches du Rhône. Pour l'instant, ce type de préfecture n'existe qu'à Paris.Concernant la justice, Jean-MarcAyrault a assuré qu'il y aurait "un renforcement des effectifs du parquet etdu siège mais aussi des éducateurs en milieu ouvert. Avec ces moyenssupplémentaires, c'est une action déterminée dans le recueil du renseignementet l'orientation des enquêtes vers ces nouvelles formes de criminalité" . Il a notamment décidé la création d'un centre éducatif fermé à Marseille.national"Jean-Marc Ayrault se rendra à Marseille lundi et mardi prochains. A l'issue dela réunion interministérielle à Matignon, il a estimé : "le destin de l'agglomération marseillaise c'est unequestion d'intérêt national, sortir Marseille de ses difficultés c'est unimpératif, engager l'ensemble de l'agglomération sur un projetcommun est une obligation" , ajoutant, "la France a besoin que Marseilledevienne une grande métropole européenne" .Parmi les premières réactions, celle de SamiaGhali, recueillie par France Info . La sénatrice socialiste de Marseille avaitlancé un coup de gueule il y a quelques jours, demandant à l'armée d'intervenir pour calmer les coins difficiles de la ville.Elle confie : "Je ne regrette pas d'avoir poussé ce cri car ila été entendu au plus haut sommet de l'Etat. Les Marseillaises et Marseillaisavaient besoin de cette sécurité. J'espère que ces moyens suffiront" .Dans l'opposition, Valérie Boyer, députéeUMP des Bouches du Rhône, a salué "une prise de conscience sur lasituation de la ville" , mais espère "que ce ne sera pas que strass etpaillettes" .La réponse n'est pas seulement sécuritaireQuinze ministres étaient convoqués àMatignon ce jeudi. Un gros casting qui montre la philosophiede la démarche du gouvernement : la réponse ne peut pas uniquement setrouver dans le renforcement de la sécurité. Les violences de ces derniers mois sontliées pour la plupart au trafic de drogue, mais pour le Premier ministre, il faut combattrecette économie souterraine sur tous les fronts : politique, judiciaire, économiquemais aussi politique sociale et urbaine. Le plangouvernemental pour Marseille présenté ce jeudi englobe une partie de cesproblématiques. Sur le plan institutionnel, Jean-Marc Ayrault a annoncé la constitutiond'une seule grande agglomération qui réunirait Marseille et les communes des alentours. Cette nouvelle entité, qui rassemblera 1,8 millions d'habitants, permettrade gérer plus facilement les transports urbains, le développement économique etla rénovation urbaine. Enfin, le plan comprend un volet éducatif.Dans les zones de sécurité prioritaires, le gouvernement veut pré-scolariserles enfants de moins de 3 ans. L'internat va également être promu.Plus de 7 millions d'euros supplémentairesvont être mis à disposition de Marseille par l'Etat en 2013 pour mettre cesmesures en place.