Les militants de la Manif pour tous sont aujourd'hui à la croisée des chemins. Comment capitaliser sur le mouvement de masse généré par l'opposition d'une partie de la population au mariage pour tous et à la gestation pour autrui ? Où se situer sur l'échiquier politique ? Sur quelles valeurs se battre et avec qui ?C'est à toutes ces questions que tentent de répondre Fabien Bouglé et ses colistiers aux municipales de Versailles. Fonctionnaires, chefs d'entreprise, instituteurs ou retraités, ces parents d'élèves se sont engagés en politique à l'occasion des grandes manifestations de 2013. Ils cherchent maintenant à se structurer après l'élan des débuts.Un nouveau courant entre le centre et le FN"Nous avons construit un réseau discret pour que tous les parents sachent, par exemple, qu'un inspecteur d'académie a diffusé une consigne que nous n'acceptons pas", affirme un militant. "La société a évolué dans un sens que nous réprouvons, parce que nous n'avons pas été là", estime un autre qui date "très facilement de Mai 68" le début de cette tendance."Peut-être allons nous assister à l'émergence d'un nouveau courant politique", analyse l'élu versaillais, qui semble croire en "une droite conservatrice, non centriste comme les juppéistes ou très à droite comme le Front national". Le contexte est compliqué car l'abrogation de la loi Taubira serait sans doute jugée anticonstitutionnelle, et leurs homologues conservateurs aux États-Unis et en Espagne ont même dû renoncer à supprimer le mariage pour tous.