"On a l'impression d'être des criminels" : un mariage suspendu à cause d'un écart d'âge de 42 ans
Un couple qui souhaitait s'unir dans les Alpes-Maritimes fait désormais l'objet d'une enquête du parquet.
"Ce n'est quand même pas un délit de s'aimer même quand on a une grande différence d'âge ?" Une femme de 38 ans et un homme de 80 ans sont au cœur d'une enquête du parquet après avoir déposé, le 20 novembre, un dossier de demande de mariage à la mairie de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), selon Nice-Matin.
Ils s'aiment malgré 42 ans de différence d'âge, la mairie doute de leur sincérité et refuse de les marier https://t.co/bdmAxI11bC pic.twitter.com/cS9pLMqg1o
— Nice-Matin (@Nice_Matin) 29 décembre 2017
Cette procédure a été déclenchée "dans le seul but de protéger l'un ou l'autre des conjoints d'un éventuel abus de faiblesse", explique le cabinet du maire. Lors d'une audition des deux demandeurs, le 28 novembre, "l'officier d'état civil a estimé qu'il y avait un doute sur l'intention matrimoniale", précise cette source, évoquant l'écart d'âge de 42 ans, le fait qu'"ils voulaient se marier très rapidement" et l'histoire du couple. Selon la mairie, Déborah Thomman est assistante de personnes en fin de vie et s'occupait de la mère de l'octogénaire, Jean-Claude Beltram, jusqu'à sa mort récente.
Convocation au commissariat
Durant le temps de l'enquête, la demande de mariage a été suspendue. "Nous sommes convoqués dans quelques jours au commissariat pour être entendus, s'indigne l'octogénaire, Jean-Claude Beltram, interrogé par Nice-Matin. On a l'impression d'être des criminels."
Le couple dénonce les conditions de l'audition en mairie. "On m'a posé des questions sur notre rencontre, depuis quand, où, comment, raconte la trentenaire. Mais aussi des questions très poussées, indiscrètes, voire intimes sur notre vie sexuelle. C'était très gênant."
Ça a même été très pervers, car l'officier d'état civil m'a demandé si nous avions eu des rapports en présence de la maman de Jean-Claude qui était alitée ! J'étais choquée et je suis restée sans voix.
Déborah Thommanà Nice Matin
"Nous nous aimons d'un profond amour depuis deux ans", assure Jean-Claude Beltram, qui juge sa situation "injuste" et précise que le couple souhaite se marier religieusement "quand cela sera possible".
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