Seine-Maritime : soupçons de discrimination à l'adoption pour les couples homosexuels
L'adoption d'enfants par des couples d'hommes et de femmes reste taboue et souvent impossible. Les propos controversés de la responsable du service d'adoption de la Seine-Maritime illustrent ce non-dit.
La difficulté d'adopter pour un couple homosexuel est une réalité vécue par cette femme et sa compagne lorsqu'en 2016 elle rencontre la responsable du service de l'aide sociale à l'enfance de Seine-Maritime. "Elle nous dit que la seule possibilité est de déposer un dossier pour un enfant malade ou handicapé. Elle nous cite l'exemple de deux hommes à qui a été confié un adolescent avec des problèmes psychiatriques assez importants, un enfant que personne ne souhaite adopter", confie-t-elle.
Moins de dix adoptions en cinq ans
Cette position a été confirmée lundi 18 juin par Pascale Lemare, responsable du service adoption du département sur les ondes de France Bleu : "Eux-mêmes sont un peu atypiques par rapport à la norme sociale, mais aussi biologique. Donc si leur projet supporte des profils d'enfant atypique, dont personne ne veut puisqu'il y a des gens qui ne veulent pas adopter des enfants trop cassés, trop perturbés psychologiquement, trop grands ou handicapés, ils ne sont pas prioritaires, mais ils ne sont pas exclus du tout de l'adoption." Des propos condamnés par la ministre de la Justice et par la présidence du Conseil départemental. L'association des familles homoparentales veut porter plainte pour discrimination. Les couples homosexuels ont obtenu le droit d'adopter en 2013 par la loi Taubira. Pourtant, moins de dix d'entre eux y sont parvenus en cinq ans.
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