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Mariage des homos : le duel Peillon-école catholique en quatre actes

Francetv info revient sur la polémique qui oppose le ministre de l'Education nationale à l'enseignement catholique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un couple d'hommes et un enfant participent à la manifestation en faveur du projet de loi sur le "mariage pour tous", le 16 décembre 2012, à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

Il persiste et signe. Le responsable de l'enseignement catholique, Eric de Labarre, a nié, mardi 8 janvier, avoir commis une quelconque "faute" en invitant les chefs d'établissements catholiques à organiser une réflexion sur le mariage des homos en dehors des cours. Francetv info revient sur cette polémique.

Acte 1 : Labarre écrit aux chefs d'établissements

Dans un courrier adressé aux chefs d'établissements catholiques, le 12 décembre, Eric de Labarre écrivait : "Chaque école, collège ou lycée peut prendre les initiatives qui lui paraissent localement les plus adaptées pour permettre à chacun l'exercice d'une liberté éclairée à l'égard des choix aujourd'hui envisagés par les pouvoirs publics."

Acte 2 : Peillon recadre Labarre

Vincent Peillon n'a visiblement pas apprécié que l'enseignement catholique prenne part au débat. Le ministre de l'Education nationale a donc écrit une lettre à tous les recteurs de France leur demandant d'observer "la plus grande vigilance" concernant le traitement de ce sujet dans les établissements privés, où un peu plus de 2 millions d'élèves suivent leur scolarité. Pour Vincent Peillon, la lettre d'Eric de Labarre est une "faute".

Acte 3 : Peillon accusé de raviver la "guerre scolaire"

L'attaque vient de Christine Boutin et Luc Chatel. L'expression, elle, est ancienne, mais rappelle surtout un projet de loi présenté par le ministre de l'Education nationale du gouvernement de Pierre Mauroy, Alain Savary, en 1982. Le texte prévoyait la création "d'établissements d'intérêt public" qui regrouperaient les écoles publiques, les écoles privées et les collectivités territoriales, ainsi que l'intégration d'un important nombre de maîtres du privé dans la fonction publique. Pour ses opposants, cette ébauche de loi portait atteinte à la "liberté des enseignements".

Acte 4 : Labarre ne "changera pas une virgule"

Ni "faute", ni même une "maladresse". "Je ne regrette rien", a déclaré Eric de Labarre en conférence de presse, mardi. Selon lui, les établissements catholiques sous contrat d'association avec l'Etat respectent les obligations portant notamment sur les programmes, mais "la vie scolaire, c'est-à-dire ce qui se déroule dans l'établissement hors du temps d'enseignement, est, dans le respect des lois, de la seule responsabilité des établissements privés".

"Je ne changerais pas une virgule" à la lettre aux chefs d'établissements, a dit Eric de Labarre. La lettre "ne fait pas mention de débats organisés avec les enfants. Les initiatives envisagées ne concernent, sans la moindre ambiguïté, que les adultes", a ajouté le responsable, qui se défend de vouloir raviver la guerre scolaire, lui aussi.

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