Le nombre d'enfants étrangers adoptés en France s'effondre depuis 2006
Seuls 1 600 enfants étrangers ont été adoptés en France l'an dernier, contre 4 000 il y a six ans.
Le nombre d'enfants étrangers adoptés par des familles françaises baisse inexorablement depuis plusieurs années. Alors que 2 000 enfants avaient été adoptés en 2011, en France, seulement 1 569 l'ont été en 2012, selon les statistiques du ministère des Affaires étrangères, rendus disponibles lundi 18 février. En 2006, on comptait 4 000 adoptions à l'étranger, soit plus du double qu'en 2012. Les enfants viennent d'abord de Russie (235), puis d'Ethiopie (220) et de Colombie (159). Le continent africain représente à lui seul presque la moitié des adoptions (701).
Les candidats à l'adoption sont confrontés à la fois à des conditions durcies à l'étranger et à un petit nombre d'enfants légalement adoptables en France (750 environ actuellement), compte tenu du faible nombre d'enfants nés sous X ou faisant l'objet d'un "désintérêt manifeste" de la part de leurs parents. L'année 2010, marquée par l'arrivée de nombreux petits Haïtiens après le séisme de janvier, fait office d''exception.
La Russie, premier pays d'origine
"Il y a plusieurs explications", analyse Nathalie Parent, présidente d'Enfance et Famille d'adoption. D'abord, les pays ratifient peu à peu la convention de La Haye de 1993, qui incite les pays d'origine des enfants à ne les confier qu'en dernier recours à l'adoption internationale. Elle interdit aussi l'adoption dite individuelle, c'est-à-dire lorsque les parents adoptants contactent directement les autorités du pays. C'est le cas en Haïti. Alors que l'île était jusqu'en 2009 le premier pays d'origine des bambins adoptés en France, seulement 49 petits Haïtiens ont été accueillis dans l'Hexagone en 2012.
Quant à la Russie, désormais premier pays d'origine des enfants adoptés en France, elle pourrait reculer à l'avenir. Après avoir décidé d'interdire l'adoption aux Américains, le pays a prévenu que l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels en France et au Royaume-Uni "réduisait les possibilités" pour leurs ressortissants d'adopter des enfants russes. Certains pays, comme la Chine ou le Vietnam, exigent déjà des "attestations de non homosexualité" pour les familles adoptantes, soulignait aussi récemment l'Agence française de l'adoption.
Au-delà de la baisse du nombre d'enfants à adopter, qui répond à une certaine logique, Nathalie Parent note que c'est le profil des bambins qui a changé. D'âges relativement élevés (plus de 3 ou 4 ans), malades, handicapés ou issus de fratrie, les enfants "à besoins spécifiques" sont de plus en plus nombreux parmi les enfants proposés à l'adoption, alors que les parents préfèrent des bébés en bonne santé.
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