Mariage pour tous : Hollande reconnaît "la liberté de conscience" des maires
Le 95e Congrès des
Maires s'est ouvert mardi sur un fond de tensions entre le gouvernement et les
élus locaux. Réduction des aides de l'Etat, difficultés à financer la nouvelle
organisation des rythmes scolaires et les investissements, inflation des normes,
nouveaux impôts, François Hollande était attendu au tournant par des milliers de maires.
Lors de son discours mardi après-midi, le chef de l'Etat a tenté de trouver un équilibre pour ne
froisser personne. Quitte à jouer "petits bras" sur une des réformes
annoncées comme principale de son mandat : le mariage pour tous.
"Liberté de
conscience "
Le président de la
République a rappelé que "les maires sont des représentants de
l'Etat ". "Ils auront, si la loi est votée, à la faire appliquer ",
mais "la loi s'applique pour tous dans le respect de la liberté de conscience ",
a-t-il expliqué.
Il serait donc possible pour
les maires de déléguer à un adjoint la célébration du mariage de personnes du
même sexe au nom du respect de la liberté de conscience. C'est la première fois
que François Hollande fait allusion à cette possibilité de délégation.
Un premier pas, estime Philippe Brillault, maire DVD du Chesnay dans les
Yvelines. Il a participé à la manifestation anti mariage gay le
week-end dernier à Paris. Il estime que François Hollande prend enfin
conscience de la colère de nombreux maires.
Le droit au mariage pour
tous, qui sera discuté au Parlement début 2013, fait débat en France.
La réforme des rythmes scolaires étalée sur deux ans
François Hollande a également annoncé mardi devant les maires
que la réforme des rythmes scolaires "s'étalera sur deux
ans". Cette réforme vise à revenir à une semaine de neuf demi-journées.
Le président français répond ainsi à une revendication des maires, qui s'inquiètent notamment des conséquences de cette réorganisation sur les activités extra-scolaires.
Les maires invités à prendre part à l'effort anti-crise
François Hollande a aussi invité les maires de France à contribuer à l'effort général deréduction des dépenses publiques, qui représentent 57% de larichesse nationale. Le président a justifié la stabilisation des dotations des collectivités locales dans le budget 2013, à 50,5 milliards d'euros.
"Il n'y a pas d'un côté les communes de France, et la France, nous sommes engagés dans le même processus ", a-t-il souligné, rappelant toutefois que les collectivités "ne sont pas responsables de l'augmentation continue de la dette depuis une décennie, c'est l'Etat ".
Il a par ailleurs confirmé la création de la Banque des collectivités, avec le concours de la Banque postale et de la Caisse des dépôts et consignations. Le président a évoqué à cet égard des prêts de 20 milliards d'euros pour "des investissements à très long terme ".
Dégradation de la note souveraine par Moody's : "Il faut tenir le cap ."
Le président de la République a enfin estimé, après la dégradation de la note financière de la France par Moody's, qu'il fallait "tenir le cap " de la politique suivie "et comprendre que nous avons tout intérêt à redresser nos comptes publics ".
"C'est ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir des taux d'intérêts comme jamais nous n'en avons rencontrés depuis des années sur les dettes souveraines ", a-t-il fait valoir, soulignant que "même aujourd'hui, les taux d'intérêt n'ont pas bougé et l'écart avec les taux d'intérêts allemands sont restés exactement les mêmes ".
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