Marc Blondel, ex-patron de FO, est mort
Avec
sa gouaille, son écharpe et ses grosses lunettes, Marc Blondel était
identifiable au premier coup d'oeil dans n'importe quelle manifestation. Son
syndicat, Force ouvrière - qu'il a dirigé de 1989 à 2004 - a annoncé ce matin
son décès à l'âge de 75 ans.
Entré "en
syndicalisme" à 20 ans
Né
à Courbevoie, fils de militaire et petit-fils de mineur, il a grandi à
Hénin-Liétard, dans le Pas-de-Calais. Ensuite, la vie de Marc Blondel est placé
à l'ombre des deux lettres de son syndicat. Il y entre en 1958, à l'âge de 20
ans. Dès 1960, il prend des responsabilités, secrétaire du syndicat des
organismes sociaux de la région parisienne, puis permanent de l'union syndicale
des employés de la région parisienne. "Lorsque je suis devenu permanent, pour la première fois, j'étais persuadé que j'allais changer le monde" racontait-il à Philippe Vandel en septembre 2012. Sa carrière prend un nouveau tournant en
1974, quand il devient secrétaire général de la fédération des employés et
cadres avant de faire, six ans plus tard, son entrée au bureau confédéral.
C'est
en 1989 que Marc Blondel devient le symbole de son syndicat. Elu d'une courte
tête face à Jean-Claude Pitou, il saura incarner une ligne coriace et imposer
FO comme l'une des forces majeures du paysage syndical. Alain Juppé, alors
Premier ministre, fera les frais de cette combativité lors de ses tentatives de
réformes en 1995. Marc Blondel est réélu trois fois à une écrasante majorité
(98% en 1992, 85% en 1996 et il est même ovationné en 2.000). Son influence
perdure après son départ, puisque Jean-Claude Mailly, élu en 2004, est
considéré comme son héritier.
Affaire des emplois
fictifs de la mairie de Paris
Ces
dernières années, l'ex-militant flamboyant a surtout connu des démêlés
judiciaires. En 2011, il a été condamné dans le cadre de l'affaire des emplois
fictifs de la mairie de Paris, qui remonte aux années 90. Il a été reconnu
coupable de recel d'abus de confiance et de recel de détournement de
biens publics pour avoir bénéficié d'un garde du corps. Il avait toutefois été
dispensé de peine.
Jean-Claude Mailly, son successeur, a réagit ce lundi matin au décès de Marc Blondel. "C'était un tribun hors pair" qui "pouvait faire de la provocation" mais "l'assumait pleinement".
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