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Manifs anti-mariage gay : la droite sonne la retraite

Débordée par ses extrêmes, lassée d'un combat qui n'a pas permis de faire plier l'exécutif, la droite – de l'UMP au FN – abandonne le terrain de la rue. Et donne rendez-vous dans les urnes pour une hypothétique révision de la loi sur le mariage pour tous.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

UMP : baroud d'honneur

Jean-François Copé avait prévenu
que sa participation à la manifestation du 26 mai serait la dernière. Aux côtés
d'autres leaders de l'opposition, le président de l'UMP a salué une "mobilisation
populaire extrêmement forte"
et annoncé que le "prochain
rendez-vous"
serait "dans les urnes, pour les élections
municipales".

Jean-François Copé appelle maintenant les opposants au mariage gay à transformer
leur "engagement sociétal en engagement politique [...] en
rejoignant un grand parti politique de droite et du centre, républicain".

C'est le point de dissension au sein du parti dont d'autres ténors comme
Laurent Wauquiez appellent à ne "pas chercher à faire de la
récupération politicienne
[...] Chercher à embrigader, c'est le de la
vieille politique."

A l'instar de Bernard Accoyer, la
droite républicaine promet "des suites à cette déchirure",
l'ancien président de l'Assemblée nationale accusant l'exécutif de ne "pas
avoir cherché le moindre consensus"
sur ces questions.

FN : d'autres combats

De son côté, Marine Le Pen rappelle
n'avoir jamais "cherché à récupérer la Manif pour tous [...] La
manière dont Jean-François Copé est arrivé avec son carnet d'adhésions à la
manifestation n'a pas dû plaire à beaucoup de manifestants"
, ajoute la
présidente du FN, qui n'a jamais pris part aux défilés à la différence de
Gilbert Collard ou Marion Maréchal-Le Pen.

Pour Marine Le Pen, "cette
manifestation ne peut pas perdurer",
et "l'ensemble des
acteurs
(en) sont conscients". Mais "il n'en demeure
pas moins que la grogne demeure, car il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que
l'affaire du mariage homosexuel",
ajoute la présidente du Front
national. Et de citer "le chômage, l'effondrement du pouvoir d'achat,
l'aggravation de l'insécurité, des actes de terrorisme, d'une immigration
absolument hors-contrôle".
Pour Marine Le Pen, c'est "le
désaveu total de la politique menée par François Hollande"
qui va
continuer à s'exprimer.

Frigide Barjot : trop "bisounours"

Avec ses tenues roses, son
maquillage appuyé et ses médailles pieuses, celle qui a porté le mouvement
depuis le début n'aura pas été de la manifestation du 26 mai. Invoquant "des
menaces très graves qui pèsent"
sur elle
venant "de gens
violents",
Frigide Barjot a renoncé à y participer.

Cela faisait plusieurs semaines que l'égérie de l'opposition au mariage gay
était contestée par des mouvements plus radicaux qui la jugeaient trop "bisounours".
Le Collectif pour l'Enfance ou le Printemps français ont appelé à des
opérations coup de poing et une "nouvelle résistance."

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