Manifestations propalestiniennes : les financements publics à Sciences Po Paris "ne doivent pas être suspendus", estime Pierre Moscovici
Pierre Moscovici estime lundi sur franceinfo que les financements publics à Sciences Po Paris, où il enseigne, "ne doivent pas être suspendus". La veille, la tête de liste des Républicains aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, a jugé que le gouvernement devrait "stopper les financements publics" à l'établissement d'enseignement supérieur, théâtre vendredi d'un blocage par des étudiants propalestiniens, levé après un accord avec la direction.
Pour l'eurodéputé de droite, "on ne peut pas financer une école qui est devenue le lieu d'un entrisme, mélange de gauchisme et d'islamisme, qui légitime des propos antisémites et des actes de violence". Pierre Moscovici, lui, "comprend que des jeunes soient révoltés par ce qui se passe à Gaza" au vu "des images insoutenables" venues de l'enclave palestinienne.
"Je comprends qu'on se révolte, de la même façon que je comprends que d'autres, dont je suis d'ailleurs, soient heurtés, meurtris, blessés par le pogrom du 7 octobre qu'on a tendance à oublier", ajoute l'ancien ministre et député socialiste, aujourd'hui à la tête de la Cour des comptes. Toutefois, il "ne comprend pas qu'on en vienne à molester ou heurter certains étudiants".
"Il faut réapprendre à se parler"
Il fait allusion à l'occupation, en mars, d'un amphithéâtre par des étudiants propalestiniens, qui s'est soldée par une accusation d'antisémitisme de la part de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), rejetée par les étudiants pro-Gaza. Dans cette affaire, le procureur a été saisi et une enquête administrative interne a été lancée.
"L'antisémitisme, puisque c'est de ça qu'il s'agit, ce n'est pas une opinion, c'est un délit."
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptessur franceinfo
"Je comprends les étudiants qui sont heurtés par ce qu'il se passe à Gaza. Je comprends les étudiants juifs, et autres d'ailleurs, qui ont au cœur ce pogrom. Quand même, il faut réapprendre à se parler sans débordements. C'est peut-être un slogan un peu cul-cul, mais je pense que ça, c'est la clé de l'avenir", affirme-t-il.
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