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Manif pour tous : un réel risque de débordement ?

Alors que les opposants au mariage pour tous défilent une nouvelle fois dans les rues de Paris, le gouvernement a multiplié les appels à la retenue en avançant des risques d'affrontements. Pour une partie de l'opposition, l'exécutif cherche à décourager les manifestants. Cette nouvelle Manif pour tous rassemblera-t-elle autant de monde que les précédentes ?
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Maxppp)

Quels sont les risques avancés ?

Après
avoir hésité pendant plusieurs jours, Frigide Barjot a finalement annoncé qu'elle
ne sera "ni dans le cortège ni sur le podium" ce dimanche en raison "d e menaces très
précises sur ma personne".

Un
risque évoqué à plusieurs reprises par Manuel Valls, évoquant des "menaces
physiques, verbales, des menaces de mort qui ont concerné plusieurs
personnalités.
" Le ministre de l'Intérieur ajoute que "selon les
informations que nous avons, il y a des menaces de débordements de groupes
extrémistes
" qui veulent "s'en prendre aux symboles de la République
qu'ils haïssent
". 

D'après
une source "proche du dossier " citée par l'AFP, "Sur les 37
dernières manifestations représentatives, 28 ont été infiltrées par l'extrême
droite
", et notamment l'Action française, les Jeunesses identitaires, le
Gud, Troisième Voie, Terre et Peuple ou encore les Jeunesses nationalistes. 

Signe
avant-coureur ? Une dizaine de partisans du "Printemps français" ont
tenté de bloqué la circulation samedi soir sur les Champs-Elysées en utilisant
des fumigènes. Plusieurs dizaines d'opposants se sont joints au mouvement. La
préfecture de police annonce une cinquantaine d'interpellations. 

Que
disent les manifestants ?

Les organisateurs de la Manif pour tous appellent à "une lame de fond " pour les trois cortèges qui doivent rejoindre l'Esplanade des Invalides à partir de 14h. Alors que la loi sur le mariage pour tous a été promulguée
le 18 mai dernier, les organisateurs de la Manif pour tous le répètent à
l'envie : "on ne lâche rien ". 

"Nous ne sommes pas des casseurs, nous ne sommes pas
des voyous, notre manifestation sera plus dans la communication que dans la
violence. Je n'ai aucune volonté du moindre dérapage violent
", assure de
son côté le président du mouvement intégriste Civitas qui organise une
manifestation parallèle ce dimanche après-midi jusqu'à l'Opéra de Paris.

Pour
autant, Alain Escada affirme que son rassemblement "ne sera pas la manif
en chantant ou en dansant, mais la manif de la colère
".

Quel dispositif de sécurité ?

Les trois cortèges parisiens qui doivent rejoindre
l'Esplanade des Invalides seront encadrés par un dispositif de 4.500 policiers
et gendarmes. C'est le double de l'effectif mobilisé pour la dernière Manif
pour tous le 24 mars dernier. Un dispositif "conséquent " d'après la
préfecture de police de Paris qui avait été critiquée lors de la remise du
titre de champion de France au PSG sur le Trocadéro.

Pour cette nouvelle journée de mobilisation, la police s'attend
à 200.000 manifestants dont quelques "centaines d'ultras ". Les
membres des forces de l'ordre seront chargés de "contenir d'éventuels
débordements et ce en tous points de Paris. Des effectifs importants sont
notamment mobilisés dans les transports et en différents lieux de
cortèges
". D'après le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, "tout est
fait pour assurer la tranquillité, la sécurité de cette manifestation
".

Tentative de découragement ?

Au-delà des "menaces à l'encontre de personnalités "
ou contre "des symboles de la République ", Manuel Valls est allé un
peu plus loin ce samedi. Il a déconseillé "aux familles avec des enfants
de participer à cette manifestation
". Pour Jean-François Copé, attendu ce dimanche dans le
cortège, "le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur sont saisis de
panique. Ils se livrent donc à des tentatives inacceptables de pression et
d'intimidation."

Depuis Addis-Abeba, où il est en déplacement, François Hollande
s'est voulu conciliant : "La seule recommandation que je peux faire, c'est
que la liberté de manifester en France est entière mais que chacun doit faire attention
et prendre sa responsabilité
". 

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