Malaise social à l'ONF : quatre suicides en un mois
Le quatrième suicide en un mois. Un agent patrimonial, ex-garde forestier, dans l'Allier. L'annonce est tombée en plein conseil d'administration de l'Office national des forêts. “Il y a un malaise social au sein de l'ONF”, concède son directeur général, Pascal Viné ; “et les agents patrimoniaux, par leur dispersion géographique importante sur le territoire, sont une population encore plus fragile, d'où la nécessité de répondre à cette situation”.
Comment ? C'est toute la difficulté. La solitude des agents, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Environnement, en a pleinement conscience. Sur les 24 agents qui se sont suicidés depuis 2005, 18 étaient des garde-forestiers. Elle dit regarder les choses de très près, avec son collègue de l'Agriculture, Bruno Le Maire. Mais n'a pas de solution.
Il y a bien, quand même, cette histoire de prix du bois - qui représente une partie des revenus de l'ONF, et donc, une partie du salaire des agents. “Pour les agents, bien qu'ils soient dans un cadre de service public, c'est assez angoissant d'avoir une partie de leurs revenus soumis aux cours” du bois, explique NKM.
La nouvelle convention ONF-Etat vise justement à éviter cette situation ; à donner de la “visibilité sur cinq ans” , avec des “moyens pérennisés”, selon la ministre. Pas si sûr, si l'on en croit les syndicats.
Car il y a la question des effectifs : 15.000 salariés à l'ONF en 1986, 9.500 aujourd'hui. “Après avoir détruit un emploi sur cinq depuis 10 ans et fortement dégradé les conditions de travail, l'État impose à l'ONF une hausse de l'activité ainsi que 700 nouvelles suppressions de postes d'ici à 2016”, dénonce la CGT-Forêts.
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