13 mai 1968 : les ouvriers rejoignent les étudiants
Il y a 50 ans jour pour jour, le 13 mai 1968, 500 000 personnes étaient descendues dans les rues; les ouvriers venaient de rejoindre le mouvement de grève amorcé par les étudiants, ce qui deviendra le légendaire mai 68.
500 000 personnes qui battent le pavé à Paris, certainement la plus grande manifestation de l'histoire ouvrière en France. Ce 13 mai 68, ce syndicaliste était en bonne place dans cette journée charnière de la révolution de mai : "Quand on est arrivés à la place de la République, on était heureux, on sentait que le peuple était là. C'était la fête, les gens étaient décontractés", témoigne Aimé Halbeher, ancien secrétaire général adjoint de la CGT Renault-Billancourt. Le 13 mai à Paris et dans plusieurs villes de France, c'est aussi le point de rencontre entre plusieurs combats : les ouvriers entrent dans la lutte, et rejoignent la contestation amorcée par les étudiants.
Plus de 30 jours d'occupation
La première grève de 24 heures fait tache d'huile dans les services, dans les usines. En quelques jours, le pays est paralysé. Et Aimé Halbeher, ici à l'image, devient le vrai tribun de Renault-Billancourt. 25 000 salariés de Renault assistent à ce meeting et se préparent à plus de 30 jours d'occupation. "L'usine nous appartient, on est contents, c'est la première fois que ça arrive pour beaucoup de salariés, et il y a énormément de gens dans ce meeting qui font grève pour la première fois", précise l'ancien syndicaliste. Grève en usine, révolte dans la rue et, fin mai, les avancées sociales des accords de Grenelle : salaire minimum revalorisé, représentation syndicale renforcée. Mais les espoirs de mai seront bientôt douchés par la reprise en main de juin : dissolution de l'Assemblée, élections législatives voulues par De Gaulle. La contestation de gauche s'estompera dans une France à l'époque résolument conservatrice.
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