Longuet annonce l'arrêt de la production de Rafale si Dassault n'en exporte pas
Le ministre de la Défense a sorti l'épée de Damoclès de son fourreau. Et c'est au dessus du cockpit de l'avion de combat Rafale, perle de Dassault Aviation, qu'il l'a fixée : "si Dassault ne vend pas de Rafale à l'étranger, la chaîne " de production sera "arrêtée ", a-t-il asséné lors de l'émission "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP.
Le ministre a précisé que la décision d'arrêter ou non ne sera pas prise avant
2018, au moins, lorsque l'armée française sera totalement dotée, ce qui laisse de
la marge à Dassault. Et encore, Gérard Longuet a immédiatement ajouté
que les Rafale
existants continueraient à être entretenus durant leur vie
opérationnelle, soit une quarantaine d'années. Il assure que "l'industrie sera servie ", puisque l'entretien d'un avion de combat représente les deux tiers de son coût total. Un coût qui serait, en cas de mévente à l'export, entièrement assumé par le contribuable français. Le Livre blanc de la défense de 2008 prévoit à terme la livraison de 286 appareils à l'armée française.
Ce coup de pied de l'âne intervient une semaine après le dernier échec commercial du Rafale à l'export : la Suisse lui a préféré les Gripen du suédois Saab, moins perfectionnés, mais moins chers. L'Inde et les Emirats Arabes Unis se montrent également peu enthousiastes. Les nouvelles du Brésil ne sont pas tellement plus rassurantes. Pour Gérard Longuet, l'argument financier est bien le talon d'Achille du Rafale, dont la valeur est reconnue. Dassault Aviation espérait que les opérations en Libye auraient servi de vitrine, privilégiant l'avantage sur l'inconvénient. De ce point de vue, l'objectif est - jusqu'ici - manqué.
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