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Libération des otages : le début de la reconstruction

Samedi, les quatre journalistes français retenus otage en Syrie depuis juin 2013 ont été libérés et sont "en bonne santé", selon le chef de l'Etat. Mais passé le premier choc de la libération, la réacclimatation à la vie normale peut être un long chemin selon quelques anciens journalistes otages.  
Article rédigé par Magali Judith
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Franck Kobi Maxppp)

Ils viennent d'être libérés, sont sur le chemin du
retour et vont retrouver leurs proches. Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin
et Pierre Torres sont "en bonne santé en dépit des conditions très
éprouvantes de leur captivité"
,
selon le chef de l'Etat.

La fin du calvaire de la captivité est un signe
positif, mais le chemin est long avant de se réacclimater à
la vie normale, comme le confient des anciens otages. 

"On marche sur l'eau "

Jean-Louis Normandin, ancien otage au
Liban dans les années 1980 et président de l'association Otages du monde,
explique que les heures qui suivent la libération sont particulières :
"On marche sur l'eau c'est quelque chose de tellement
inattendue
",
s'exclame-t-il.

Hervé Ghesquière, ancien
otage en Afghanistan
de décembre 2009 à juin 2011, tend à nuancer le propos :
"C'était plus que marcher sur l'eau , affirme-t-il au micro de France info,
j'étais branché sur une 
pile électrique, c'était vraiment
incroyable
".

"Ce sont des moments absolument
indélébiles
", explique Hervé Ghesquière : "Je me souviens de tout, seconde
par seconde, à partir du moment où j'ai appris que j'allais être 
libéré, c'est à dire à peu près une
douzaine d'heures avant la libération jusqu'à quatre jours plus tard
 ",
assure-t-il.

Réapprendre les gestes
simple

Des "moments merveilleux" qui posent aussi la
question du le retour à la vie normale : "ça prend beaucoup de temps" ,
confesse Hervé Ghesquière. Il faut réapprendre
les gestes simples de la vie courante.

Jean-Louis Normandin rappelle
l'omniprésence de la guerre en Syrie, "donc de la mort ". Mais il se souvient également de la joie de retrouver soudainement sa
famille, de même que "la liberté de parler, de demander de l'eau, de pouvoir aller aux
toilettes : ce sont des gestes tout bêtes mais qui sont une expression de
la liberté
",
affirme-t-il. "C'est surtout le retour à la liberté qui est difficile  [...] P *a sser de l'extraordinaire à l'ordinaire n'est pas facile*  ".

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