Les sportifs "ont peur" de dire leur homosexualité, peur de se faire "jeter", affirme l'ex-footballeur Olivier Rouyer
À l'occasion de la sortie du film "Les crevettes pailletées", l'ancien footballeur Olivier Rouyer est revenu sur les difficultés des sportifs homosexuels à faire leur coming-out.
Les crevettes pailletées, un film qui traite notamment de l'homophobie dans le sport, sort mercredi 8 mai en salle. Invité de franceinfo, Olivier Rouyer, l'un des seuls anciens footballeurs professionnels à avoir fait son coming-out, estime que les sportifs, encore aujourd'hui "ont peur" de dire leur homosexualité. Réagissant aux propos homophobes de Patrice Evra, Olivier Rouyer estime que "c'est un abruti".
Pour lui, les sportifs ne font encore que très rarement leur coming-out, car "ils ont peur, des réseaux sociaux, des réactions qui peuvent être très dures de certaines personnes. Ce n'est pas facile, ils ont peur de se retrouver dans un stade avec une banderole 'pas de pédé ici', d'avoir peur de se retrouver dans un vestiaire avec des mecs totalement intolérants qui peuvent vous jeter, vous mettre sur le côté, c'est terrible de vivre des instants comme cela", regrette Olivier Rouyer.
"C'est pour ça, estime-t-il, qu'il faut éduquer les enfants, faire de la prévention, faire de la pédagogie, il faut aider, travailler sur les générations qui viennent".
"Il faut arrêter de dire que quelqu'un d'homo est quelqu'un de faible"
À propos du kiosquier parisien qui a refusé de vendre le dernier numéro du journal l'Équipe où deux hommes s'embrassent en couverture, l'ancien footballeur réagit : "On est au XXIe siècle, on est en 2019, et il y a des mecs qui ont des attitudes comme ça. Mais où va-t-on ? Ce n'est pas possible. Faut être tolérant".
Concernant les propos homophobes tenus par l'ancien capitaine des Bleus, Patrice Evra, "c'est un abruti, c'est un imbécile, il ne comprend rien", réagit Olivier Rouyer. "Il faut arrêter de considérer que quelqu'un d'homo c'est quelqu'un de faible. C'est faux".
"C'est du folklore. Il ne faut pas prendre le mot folklore au premier degré. C'est le côté naturel des choses. Qu'on le dise moi ça ne me gêne pas mais qu'on arrête d'amener ça à de la faiblesse. Nous sommes des êtres forts. Ce n'est pas parce qu'on aime un homme, ou qu'une femme aime une femme qu'on est différents. Nous sommes des êtres forts, nous vivons heureux. C'est de l'amour, qu'il soit hétéro ou homo", conclut l'ancien footballeur.
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