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Culture : un annuaire en ligne veut mettre fin aux discriminations de genre dans le monde de la musique et du spectacle

En proposant un annuaire des femmes, personnes transgenres et non-binaires, l'objectif de la plateforme "Majeur.e.s" est d'améliorer leur visibilité auprès des recruteurs.

Article rédigé par franceinfo - Clémentine Sabrié
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une vue du concert du rappeur italien Frah Quintale, à Rome (Italie). (ROCCO SPAZIANI / SPAZIANI)

Mettre fin aux discriminations de genre dans l'industrie de la musique et du spectacle : voilà l'objectif de "Majeur.e.s", une plateforme qui sera lancée fin mai. Elle permettra de recenser les femmes, les personnes transgenres et non-binaires qui travaillent comme technicienne, productrice ou encore musicienne. En partant d'un constat simple : les femmes ne représentent que 36% des actifs dans ces secteurs. 

"Majeur.e.s" prendra la forme d'un annuaire en ligne, qui réunira les CV de ces personnes. Grâce à un moteur de recherche, on pourra trouver la "fiche d'identité" de chaque inscrit. "On saura en un clin d'oeil comment s'appelle la personne, quelles sont ses expériences clés, où elle est disponible...", liste Alice Deleporte, cheffe de projet chez "Majeur.e.s". "On aura aussi ses coordonnées, son adresse mail et ses réseaux sociaux." Un système de tag permettra de faire une recherche avancée. 

Cooptation et autocensure

L'objectif est de donner de la visibilité aux personnes discriminées par le bouche à oreille."On sait aujourd'hui que les recommandations sur certains postes et dans certains domaines favorisent les hommes. Les systèmes de recommandation et de cooptation sont extrêmement fermés et discriminants au regard du genre", affirme Alice Deleporte. 

Conscientes de ces discriminations systémiques, certaines personnes s'autocensurent. "C'est tellement une habitude de voir des hommes à ces postes que c'est très rare qu'il y ait beaucoup de candidatures féminines", confirme Sophie Broyer, responsable des productions des Nuits de Fourvière à Lyon. Elle s'est elle-même bridée à certaines occasions.

"On se pose nous-mêmes la question de notre légitimité : est-ce qu'on a notre place et est-ce qu'on va être reconnues ?"

Sophie Broyer, responsable des productions des Nuits de Fourvière

à franceinfo

Certaines personnes s'autocensurent tellement que les entreprises ne trouvent pas de candidates, même en cherchant. "Si on se contentait d'attendre de rencontrer par nos connaissances des artistes féminines et des techniciennes, ça pourrait être plus long qu'avec un outil qui va systématiser des profils sur toute la France", explique Romain Pierre, du label Vlad. Lui qui se présente comme non-binaire s'est pré-inscrit sur le site. 

Près de 1 200 autres professionnelles du secteur ont franchi le pas. "Sur le festival des Nuits de Fourvière, par exemple, ça va vraiment être une ressource importante dès qu'on va vouloir travailler plus sur l'inclusion parce qu'il y a plein de métiers différents sur cette plateforme. C'est donc vraiment une richesse." L'objectif est de créer un cercle vertueux : plus des femmes, personnes non-binaires ou transgenres sont embauchées, plus elles sont visibles et donc plus les autres se sentent légitimes pour postuler.

Une plateforme pour lutter contre les discriminations de genre dans le monde du spectacle : reportage de Clémentine Sabrié

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