Chants homophobes lors du match Nancy-Le Mans : "C'est rassurant et positif que le corps arbitral ait pris ses responsabilités", salue la ministre des Sports
La ministre des Sports Roxana Maracineanu indique sur franceinfo samedi 17 août espérer que de telles décisions puissent aussi être prises sur des matchs plus importants, comme en Ligue 1, si de nouveaux incidents survenaient.
"C'est très rassurant et positif que le corps arbitral ait pris ses responsabilités" pour interrompre le match Nancy-Le Mans, vendredi 16 août en 2e journée de Ligue, à cause de chants homophobes dans les tribunes, a réagi sur franceinfo samedi 17 août la ministre des Sports Roxana Maracineanu. "On espère que ça pourra se reproduire sur des matchs plus importants, en Ligue 1 par exemple, si jamais de tels incidents se produisent à nouveau."
franceinfo : Dès le printemps, vous aviez appelé clairement les arbitres à interrompre les matchs dans de telles circonstances. Peut-on considérer que votre communication politique a fonctionné ?
Roxana Maracineanu : C'est très rassurant et positif que le corps arbitral ait pris ses responsabilités. On espère que ça pourra se reproduire sur des matches plus importants, en Ligue 1 par exemple, si jamais de tels incidents se produisent à nouveau. Je pense avoir été entendue. Pour en avoir discuté avec des arbitres que j'ai pu rencontrer depuis ma prise de position, ils sont heureux qu'on ait pris la parole là-dessus et qu'ils puissent appliquer le règlement. En effet, celui-ci mentionne la possibilité d'interrompre les matches pour des cris homophobes. A partir du moment où la Ligue de football professionnel (LFP) et la Fédération française de football (FFF) ont aussi pris leurs responsabilités là-dessus, je pense que les arbitres vont appliquer la règle. Il n'y aura pas de problème pour l'appliquer si on est intransigeant par rapport à ça. Cependant, il faut se demander si ça va suffire, être efficace et suffisant ou s'il va falloir aller jusqu'à repérer les personnes auteures des menaces en tribune.
La LFP a pris plusieurs initiatives pour lutter contre l'homophobie, comme de la pédagogie avec un brassard arc-en-ciel ou un moyen de signaler les supporters qui lancent des cris homophobes. Comment peut-on aller plus loin ?
Nous aimerions lancer un programme d'éducation au "supporteurisme" pour les plus jeunes, afin d'assister aussi à des matchs avec un public qui se comporte autrement, comme pendant la Coupe du monde féminine. Cependant, ça ne touchera pas directement les supporters actuels. On réunit déjà ce public-là dans l'instance nationale du 'supporteurisme', en discutant des autres aspects qui pourraient les intéresser, comme les tribunes debout, les déplacements de supporters et les fumigènes. Il faut essayer d'établir un dialogue intéressant avec eux, qui puisse les satisfaire afin qu'il n'y ait pas d'opposition directe avec eux puisqu'ils sont des personnes dont on a besoin dans les stades.
Comment comptez-vous faire concrètement pour éduquer les jeunes ?
J'avais suggéré qu'on crée dès le plus jeune âge un lien plus fort entre les clubs et les supporters, aussi pour faire venir plus de monde aux matchs. Il faudrait aussi qu'on puisse faire des matchs pendant le temps scolaire afin d'y emmener des enfants, comme on le fait déjà au théâtre ou à l'opéra, et qu'on leur explique ce qu'est le spectacle sportif, au même titre que le spectacle culturel. Il faudrait aussi qu'on travaille à l'école sur la composition de chants, la manière de se comporter au stade et qu'on puisse parler du spectacle sportif autrement, notamment dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024.
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