: Carte Le mariage homosexuel dans le monde
Depuis 2001, 25 pays ont légalisé le mariage entre personnes de même sexe dans le monde. Et vendredi, c’est Taïwan qui a inscrit son nom en bas de la liste, marquant une première en Asie, deux ans après un arrêt historique en ce sens de la plus haute juridiction de l'île.
Taïwan est devenu vendredi 17 mai le premier pays d'Asie à autoriser le mariage entre personnes de même sexe. Les députés taïwanais ont suivi une décision de la Cour constitutionnelle qui, il y a deux ans, avait jugé contraire à la Constitution le fait de priver les personnes de même sexe du droit de se marier. Ils ont voté : les couples homosexuels pourront former "des unions permanentes exclusives" et demander une inscription par l'administration au "registre des mariages".
À Taïwan, les couples homosexuels ne sont pas encore égaux en droit avec les couples hétérosexuels, mais le progrès est remarquable. Et cette décision pourrait faire des émules, sur un continent où la communauté LGBT est globalement le plus souvent marginalisée, voire opprimée.
Un tout petit bond en avant
La Thaïlande, par exemple, aurait pu adopter cette réforme à la fin de l’année dernière si le texte n’avait pas été repoussé en raison des élections. Au Japon, où les homosexuels ont obtenu une sorte de simili mariage dans certaines villes, la pression sur les autorités va croissant. Si l’homosexualité reste très stigmatisée en Chine, elle ne relève plus, depuis 2001, de "troubles mentaux". Les mentalités évoluent, et l’exemple taïwanais pourrait accélérer la tendance.
Le conservatisme tient bon
Mais la plupart des autres pays du continent sont encore marqués par le conservatisme ambiant. L’Inde, qui souffle le chaud et le froid sur les droits des homosexuels, reste éloignée d’une telle perspective. Autorisée à partir de 2009, l’homosexualité y a été interdite en 2013 avant d’être dépénalisée par la Cour suprême en septembre dernier.
Rappelons néanmoins que le mariage pour tous, partout où il a été promu, a rarement été adopté dans le calme et la mesure. Ainsi, même dans un pays comme la France, où la discrimination à l’égard des homosexuels est proscrite, le débat a suscité un mouvement de rejet d’envergure, fédéré au sein de la Manif pour tous dès 2012. Le texte n’en a pas moins été adopté le 18 mai 2013, dans un contexte parlementaire agité, et après un mémorable plaidoyer de la ministre de la Justice d’alors, Christiane Taubira.
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