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Les Français en ont-ils fini avec la fête ?

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Article rédigé par franceinfo - D.Pepin, P.Crapoulet, M.Dreujou, E.Truchat
France Télévisions

Dans son dernier livre, le directeur des études de la Fondation Jean-Jaurès, Jérémie Peltier, se demande si la fête est finie. Entretien.

Jérémie Peltier, directeur des études de la Fondation Jean-Jaurès, est l'auteur du livre "La fête est finie ?". Le Covid-19 est-il responsable ? "Je ne crois pas", assure-t-il. "Je crois que bien avant la crise sanitaire et les confinements, la fête telle qu'on l'entendait avant était déjà considérée comme non-essentielle dans la vie des individus", poursuit-il. Et ce, même si la "bamboche" est partout : dans les monuments reconvertis en boîtes de nuit, apéros, pots de départs. "Quand on a le sentiment de faire la fête tout le temps, finalement, on n'a plus besoin de moments un peu séparés du reste, comme [on entend] normalement la fête d'un point de vue très classique", analyse Jérémie Peltier.

La "civilisation du cocon"

L'une des raisons de ces évolutions pourrait être l'avènement des réseaux sociaux. Or, "Dionysos n'est pas compatible avec Narcisse", prévient Jérémie Peltier. "Le problème dans notre époque, c'est que la fête est filmée en direct. […] Quand on passe son temps à montrer ce qu'on est en train de faire, à le mettre en scène, on se regarde faire la fête beaucoup plus qu'on ne fait la fête", explique-t-il. La fête serait par ailleurs perturbée par l'émergence d'une "civilisation du cocon", avec une restriction à la sphère privée et le développement de la méfiance. Résultat, la France, qui comptait 4 000 boites de nuits il y a 50 ans, n'en comptait plus que 2 000 avant le Covid-19. Par ailleurs, "l'esprit de fête" serait tout aussi menacé que la fête en elle-même : à la fois par l'insouciance perdue suite aux attentats du 13 novembre, le puritanisme ou encore un nouveau rapport au rire. 

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