Les viticulteurs du Languedoc ont le vin triste
La crise couve depuis longtemps. Et la situation actuelle ne fait finalement qu'empirer les choses. Car les viticulteurs, eux aussi, sont touchés de plein fouet par la flambée des cours du pétrole. Eux aussi réclament un gazole à 40 centimes.
_ Mais il n'y a pas que cela. Le marché a rarement été aussi morose. Les cours, qui n'en finissent plus de s'envoler dans le bordelais ou en Bourgogne, s'effondrent en Languedoc-Roussillon.
Pour toutes ces raisons, ils devraient être nombreux à manifester aujourd'hui, dans les rues de Montpellier. 10 à 15.000 personnes sont attendues, à l'appel de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricole et des Jeunes agriculteurs.
_ Ils réclament évidemment des mesures d'urgence.
A trois mois des vendanges, ils ont un peu le moral dans les chaussettes. Proches de la faillite même : 2.000 exploitations seraient ainsi menacées, selon les Jeunes agriculteurs. Plus largement, dans l'Aude, 98% des 15.000 exploitations seraient délabrées financièrement - incapables de faire face à l'endettement.
_ L'argent ne rentre plus, les charges augmentent - et les cours s'effondrent. 63 euros l'hectolitre de vin de pays, cépage merlot, en juillet 2001 ; 50 euros en novembre 2007.
Au bout du rouleau. Certains, de plus en plus nombreux, sont bien tentés de jeter l'éponge. D'arracher les vignes, ce qui permet de toucher une petite prime. Sur les 30.000 hectares qui devraient être arrachés après les vendanges 2008, 24.000 proviennent du Languedoc-Roussillon.
_ En vingt ans, 220.000 hectares de vignes ont été arrachés dans les quatre département producteurs (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault et Gard). Il en reste aujourd'hui 280.000. Et demain ?
Guillaume Gaven
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