Cet article date de plus de treize ans.

Les professionnels du spectacle ne veulent plus être des marionnettes

Les milieux du spectacle vivant et de la création lancent aujourd’hui leur "bataille du printemps" pour faire échec à ce qu'ils considèrent comme une "régression organisée de l'art et de la culture". _ Comédiens, musiciens, plasticiens s’inquiètent contre les réductions budgétaires prévues dans la culture.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Ce 29 mars a été décrété “journée de mobilisation” par la CGT-spectacle et le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac, directeurs de théâtres).
Plusieurs manifestations ont été organisées aujourd’hui dans plusieurs villes de France à Paris, Nantes, Lyon et Bordeaux.
A Paris, plusieurs milliers de personnes ont défilé jusqu’au Palais-Royal où est situé le ministère de la Culture, au Sénat.

Les professionnels de la culture craignent que les départements et régions perdent la possibilité d'intervenir dans le champ de la culture, qui ne fait pas partie de leurs prérogatives de base.
En outre, la suppression de la taxe professionnelle et certains transferts de charges non compensés de l'Etat vers les collectivités inquiètent les gens du spectacle.
Certains départements, déjà, crient famine.
“Le conseil général d'Ille-et-Vilaine, pourtant de gauche, a décidé d'enlever 20% à toutes les associations culturelles et sportives, avant même que la réforme soit mise en route,” déplore François Le Pilouër, directeur du Théâtre national de Bretagne mais aussi président du Syndeac, le Syndicat National des Directeurs d'Entreprises Artistiques et Culturelles.
Accusé de vouloir asphyxier le secteur par cette “contre-réforme” territoriale, l'Etat est aussi en ligne de mire pour la “stagnation-régression” de ses subventions depuis des années, selon les mots de la CGT et du Syndeac.

_ Les professionnels s'inquiètent aussi de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) qui, après s'être attaquée à l'administration du ministère de la Culture, devrait concerner les institutions subventionnées par l'Etat.

_ “Il faut se mobiliser car si nous ne gagnons pas cette bataille de
printemps, nous perdrons beaucoup pour les générations futures”, ajoute cet employeur, qui cite l'exemple de l'Italie de Berlusconi où le milieu culturel, exsangue, “n'arrive même plus à se mobiliser”.

_ Après cette première journée de manifestations, d’autres actions sont envisagées dans les prochaines semaines.

Mikaël Roparz, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.