Les producteurs de lait très remontés contre Entremont
La guerre du lait n'aura peut-être pas lieu ; en tout cas elle est bien engagée. Une fois de plus, ce sont les agriculteurs qui disent ne plus pouvoir s'en sortir financièrement, pris en tenaille - selon eux - entre leurs coûts de revient et les intermédiaires qui cherchent à diminuer les prix. Eternel débat...
Les producteurs de lait bretons, eux, sont particulièrement remontés contre Entremont. L'entreprise a décidé de payer les 1.000 litres de lait 311 euros ; d'autres entreprises, comme Danone ou Lactel, vont jusqu'à 331 euros.
_ Le malaise est réel. Les producteurs bretons multiplient les actions depuis une douzaine de jours déjà, pour réclamer de meilleurs tarifs.
D'autant qu'il n'y a plus, aujourd'hui, de cours du lait -- les prix sont totalement libres.
_ Début juin, la direction de la concurrence du ministère de l'Economie avait exigé que le système de recommandation nationale du prix de base du lait payé aux éleveurs, fruit depuis 1997 d'un accord entre fédérations de transformateurs et de producteurs, soit suspendu car il contrevenait aux règles de concurrence.
Pour l'heure, les producteurs de lait ont décidé de bloquer tous les sites d'Entremont en Bretagne... jusqu'à ce que les négociations, qui doivent s'ouvrir ce matin à Rennes, portent leurs fruits. Le responsable des Jeunes
Agriculteurs de l'ouest est particulièrement remonté : “on veut frapper un grand coup, maintenir la pression pendant la réunion et montrer qu'on est là.”
Quant au ministre de l'Agriculture, il s'en lave les mains, ou presque. Michel Barnier ne peut qu'appeler les deux parties “à aboutir à un accord”. Le conflit est malheureusement privé...
En tout cas, il y a urgence à trouver un accord. Car le mouvement pourrait bien faire tache d'huile. Déjà cette nuit, une usine, filiale d'Entremont, en Haute-Saône, a à son tour été bloquée par des producteurs laitiers.
Guillaume Gaven, avec agences
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