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Les paris sportifs en ligne en voie de légalisation

L'Assemblée nationale doit voter aujourd'hui le projet de loi sur les paris sportifs sur internet. L'objectif est de régulariser le secteur avant le début de la coupe du monde de football. Actuellement interdits, ils sont pratiqués par des millions d'internautes français via des sites illégaux basés à l'étranger.
Article rédigé par franceinfo
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Officiellement, le texte s'appelle “projet de loi sur l'ouverture à la concurrence des jeux d'argent et de hasard sur Internet”. Une appellation pas très “sexy” qui recouvre une affaire de très gros sous. L'Assemblée nationale s'apprête en effet à légaliser le poker, ainsi que les paris sportifs et hippiques sur internet. Le projet de loi doit être adopté ce jour, à l'initiative des députés de la majorité, après plusieurs jours à ferrailler avec l'opposition.

L'objectif affiché est que tout soit en ordre à la veille de la coupe du monde de football. Jusqu'ici, cette activité sur internet était interdite en France, car elle contourne le monopole de la Française des jeux, du PMU et des casinos.
_ Mais cette interdiction a dès le début relevé de l'incantation plus que de la réalité, car des milliers de sites illégaux - plus de 5.000 selon certains comptages - ont vu le jour à l'étranger, permettant aux internautes français de s'adonner aux paris en ligne.

L'opposition dénonce la précipitation qui prévaut dans ce dossier, fustigeant un “cadeau” fait à une poignée d'opérateurs, présents pour la plupart lors de la “nuit du Fouquet's”, qui avait suivi l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 : “Est-ce ce que vous ont demandé les Français? De consacrer M. Stéphane Courbit (patron de la société de paris en ligne Betclic, NDLR) comme le grand gagnant des jeux en ligne? Est-ce qu'ils vous ont demandé de voter sous influence cette loi qui légalise les activités illicites, qui constitue une nouvelle loi d'amnistie?”, a tonné le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault.
“Je n'accepte pas vos allégations!”, s'est indigné le rapporteur du texte, Jean-François Lamour, rappelant que la future Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), qui doit distribuer les licences, est déjà en contact avec les opérateurs du secteur depuis plusieurs mois.

La loi prévoit aussi de durcir les sanctions contre les paris illégaux : ils seraient punis de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Encore faut-il les attraper.

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