Les New Fabris prêts à "renoncer à toute violence"
C’est avec d'autres salariés touchés par des restructurations industrielles que les licenciés de l'équipementier automobile New Fabris ont manifesté cet-après-midi à Châtellerault, dans la Vienne. Une manifestation suivie puisqu’elle a rassemblé au moins 3.500 personnes selon les syndicats, 1.800 selon la police, parties du site de l'usine de fabrication de pièces mécaniques pour converger ensuite vers le centre-ville.
"Conti-Fabris, même combat", pouvait-on notamment entendre dans le cortège, auquel se sont également joints des salariés des entreprises de la Vienne comme Aubade ou la Snecma, mai aussi de Thales, des Impôts, de Continental, Molex, Renault ou encore Ford.
Les salariés de New Fabris réclament depuis début juillet une prime de 30.000 euros par employé à leurs principaux clients, Renault et Peugeot, menaçant sinon de faire sauter leur usine.
Reçus une première fois par le ministre de l’Industrie Christian Estrosi, ils avaient obtenu 11.000 euros d’indemnités de départ. Une proposition insuffisante selon eux. Et même si depuis le 20 juillet les bouteilles de gaz qu'ils avaient installées sur le toit sont remisées dans un local, les New Fabris n'ont pas relâché la pression, fixant une date limite pour obtenir satisfaction. Et cette date, c’est ce vendredi 31 juillet.
Mais à la veille de la fin de l'ultimatum, les esprits semblent s’être un peu apaisés. "On est arrivés à Paris avec zéro. On revient avec 11.000 euros et l'ouverture de négociation. Si le 31 juillet, nous n'aboutissons pas à ce que l'on veut, il faudra voir. Mais pour l'heure, si on met encore une trop grosse pression sur l'Etat, on va tout perdre!" a estimé Dominique Duval de FO. "On a renoncé à toute violence", a renchéri un porte-parole des salariés. Mais Guy Eyermann (CGT, majoritaire) de prévenir :" maintenant, si la majorité refuse la somme proposée, il y aura des dégâts ".
Le ministre de l'Industrie a pris "acte avec satisfaction des propos plus apaisés exprimés par les représentants syndicaux de New Fabris", a-t-il fait savoir dans un communiqué. " En indiquant avoir "renoncé à toute violence", ils semblent vouloir donner le signe de leur volonté de renouer le dialogue ", a ajouté Christian Estrosi, qui a cependant répété que "sans une renonciation explicite et sans ambiguïté à tout recours à la menace et la violence, aucune solution ne pourra être trouvée".
Sur cette base, le ministre de l’Industrie "pourrait alors et dès ce soir être au rendez-vous du dialogue dans la perspective d'une sortie de crise heureuse à l'issue de la rencontre programmée demain", indique le communiqué.
Les représentants des New Fabris sont attendus à 10h00 en sous-préfecture de Châtellerault pour la présentation de protocoles d’accord de fin de conflit. La réunion sera suivie d'une assemblée générale décisive du personnel, qui décidera de la suite à donner au mouvement.
Cécile Mimaut, avec agences
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