Les négociations sur la pénibilité du travail capotent
Trois ans de négociations pour arriver à un désaccord. La prise en compte de la pénibilité du travail (travail de nuit, répétitif, exposé au bruit ou aux
vibrations, port de charges lourdes, manipulation de produits dangereux) dans le départ en retraite faisait partie de la réforme Fillon de 2003, qui allonge la durée de cotisation. Mission des partenaires sociaux : trouver un moyen de compenser la fin des régimes spéciaux, qui s'adaptaient pour certains à des situations professionnelles précises. C'est donc le gouvernement qui devra s'acquitter de cette mission.
Statistiquement, un ouvrier profite moins longtemps de sa retraite puisqu'il a un écart de 5 à 7 ans d'espérance de vie avec un cadre. Les employeurs avaient donc retirer du document de travail toute possibilité de départ anticipé, réitérant leur proposition de faire passer à mi-temps les salariés usés par un travail pénible, durant leurs deux ou trois dernières années d'activité. Le dispositif devait concerner 10.000 salariés par an, et était subordonné à un financement par l'Etat.
La réunion a du coup été de courte durée : “On ne peut accepter la mise en place de nouveaux régimes spéciaux”, a déclaré François-Xavier Clédat, le représentant du Medef, en faisant allusion aux demandes syndicales de départs en retraite anticipés dans les professions concernées. Il rappelle que le rapport du député UMP des Yvelines Jean-Frédéric Poisson parvient à des conclusions proches de celles du patronat. Les syndicats pour leur part, se disent choqués.
C'est donc le gouvernement qui devra trancher. Il se serait bien passé de cette encombrante responsabilité, après la controverse provoquée par son texte sur les 35h, et vu les contraintes budgétaires.
Grégoire Lecalot, avec agences
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