Les médecins urgentistes en grève pour Noël
La grève ne sera que symbolique, mais les urgentistes y tiennent : la grève sera durable. “On sera évidemment réquisitionné” explique Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF). Le mouvement n'aura donc aucune incidence sur le fonctionnement de l'hôpital, en cette période de vacances.
N'empêche, les urgentistes sont assez remontés. Au moment où les médecins de ville viennent d'obtenir une hausse de la rémunération de leurs gardes du week-end, les urgentistes ont un peu l'impression d'être les oubliés de la médecine.
_ Ils réclament donc la revalorisation, eux aussi, de leur indemnité de garde. Selon l'Amuf, une garde réalisée par un urgentiste hospitalier est payée 250 euros, alors que les médecins libéraux, outre un forfait de 150 euros, sont payés à l'acte (un seul acte pouvant atteindre 80 euros un dimanche).
Au-delà de ces revendications purement salariales, les urgentistes mettent finalement en cause le système de permanence de soins (PDS) tel qu'il existe depuis 2003, depuis que les médecins de villes n'ont plus à assurer des astreintes. Un système “peu fiable, fragile et coûteux”, selon un rapport officiel rendu public en septembre dernier.
Les médecins des Samu seront eux aussi en grève. “La puissance publique refuse de reconnaître les choses comme elles sont dans le domaine de la permanence de soins libérale (...) Le système est à changer, il a été cassé quand on a supprimé l'obligation de faire garde en 2003”, explique le président de Samu de France, Marc Giroud.
La ministre de la Santé a entendu ces doléances. Roselyne Bachelot, qui a signé l'accord avec les médecins libéraux la semaine dernière, renvoie la discussion avec les urgentistes au mois de janvier. Une discussion qui ne porte, pour l'heure, que sur le paiement
des arriérés de RTT. “Le stock, dans les hôpitaux s'élève à 23 millions d'heures supplémentaires non réglées et à 3,5 millions de RTT (...) soit 800 à 900 millions d'euros”, résume-t-elle.
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