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Les Français sont-ils de plus en plus pauvres?

Trois Français sur dix admettent avoir connu un jour la pauvreté ; c'est le principal enseignement du sondage Ipsos que vient de publier le Secours populaire. Où l'on apprend aussi que les sondés fixent désormais la perception du seuil de pauvreté au niveau du Smic.
Article rédigé par franceinfo
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Quelle perception les Français ont-ils de la pauvreté dans leur pays ? Les conclusions du sondage Ipsos, réalisé à la demande du Secours populaire, ne sont pas très optimistes. 45% des Français avouent qu'à un moment de leur vie ils ont failli connaître une situation de pauvreté ou ont rencontré une situation de très forte précarité. Si 15% ont réussi à y échapper, 30% déclarent n'avoir pas pu éviter la pauvreté. Un résultat d'autant plus inquiétant, estime Ipsos, qu'il y a "très certainement une sous-déclaration de telles expériences liée notamment à la honte".

Si bien sûr certains sont plus vulnérables aux accidents de la vie - le baccalauréat constitue, curieusement, un véritable rempart : ceux qui l'ont sont deux fois moins nombreux à avoir connu la pauvreté - si certains sont donc plus vulnérables que d'autres, tous en revanche sont persuadés d'une chose : leurs enfants seront encore moins bien lotis. 80% estiment que leurs enfants ont davantage de risques qu'eux de tomber un jour dans la pauvreté.

Mais au fait, être pauvre aujourd'hui, à quoi ça correspond ? Plus vraiment au seuil de pauvreté, fixé par l'INSEE entre 650 et 800 euros. Plutôt au niveau d'un SMIC, pour la majorité des personnes interrogées : 1.016 euros net par mois... Impossible, selon les sondés, de s'en sortir à moins. Le Secours populaire ne peut qu'abonder en leur sens.

Autre enseignement de ce sondage : assez logiquement, on est pauvre quand on a du mal à se nourrir sainement (91%), à payer son loyer, un emprunt ou les charges de son logement (90%), ou encore à payer des actes médicaux mal remboursés (89%). Mais pas seulement. Au-delà de ces besoins primaires, vitaux, on est pauvre aussi parce qu'on a du mal à s'acheter des vêtements convenables (78%), à envoyer ses enfants en vacances une fois par an (74%), ou à accéder à des biens ou à des activités culturelles et de loisirs (69%).

Illustration de cette situation : Cécilia Arbona a recueilli le témoignage d'une mère de famille de l'Isère qui vit dans une situation très précaire.

Sondage réalisé du 24 au 25 août, selon la méthode des quotas auprès de 1.013 personnes représentant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

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