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Les éleveurs de moutons en colère

Une centaine d'éleveurs ont défilé à l'appel de la Confédération paysanne derrière une trentaine de moutons dans les rues de Limoges, à l'issue d'une marche entamée mardi en Corrèze pour réclamer une aide d'urgence à la filière ovine, en déclin depuis plusieurs années.
Article rédigé par franceinfo
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Partis avant-hier de Peyrelevade (Corrèze), les manifestants et leur bétail sont arrivés cet après-midi à bord de bétaillères à Limoges, où se tient une conférence européenne sur la filière ovine. Ils ont bruyamment demandé une "enveloppe de 150 millions d'euros nécessaire pour venir en aide immédiatement aux éleveurs d'ovins viande", confrontés au déclin de leur filière.

Régis Hochart, porte-parole national de la Confédération paysanne, a également exigé des responsables politiques qu'ils se préoccupent des "conditions du maintien des éleveurs en 2008 et 2009 avant d'envisager la révision de la Politique agricole commune (PAC) en 2010".

"D'ici 2010, 30% des éleveurs ovins auront disparu", a-t-il prévenu. Mais les éleveurs "ne doutent pas de l'impact de leur mouvement, puisque déjà une réunion (avec Michel Barnier) est prévue fin septembre, alors qu'il y a quelques mois encore, il n'était pas question de revoir quoi que ce soit", s'est félicité le respondable syndical.

Le ministre français de l'Agriculture Michel Barnier a convié aujourd'hui et demain plusieurs de ses homologues européens à Limoges pour une conférence sur "les enjeux et avenir de la filière ovine européenne". Une conférence que les éleveurs ont promis de tenter de perturber.

Depuis plus de 25 ans, le cheptel ovin français, troisième d'Europe, loin derrière l'Espagne et le Royaume-Uni, ne cesse de s'éroder. En 2007, il ne comptait plus que 8,3 millions de têtes, soit 36% de moins qu'en 1979, selon le ministère de l'Agriculture.

Epidémie de fièvre catarrhale

Une crise aggravée par l'extension de la fièvre catarrhale dans le sud-ouest de la France. Les autorités ont élargi la zone réglementée aux départements du Tarn, Tarn-et-Garonne, Aude et Pyrénées-Orientales, ainsi qu'à une partie du Lot et de l'Aveyron. Selon le décompte de la préfecture de l'Aude arrêté hier, la maladie était suspectée dans 100 élevages et confirmée dans 18 élevages.

La fièvre catarrhale, ou maladie de la "langue bleue", se transmet par des moucherons (Culicoïdes) qui touchent principalement les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages. La maladie, qui n'affecte pas l'homme et n'a aucune incidence sur la qualité des denrées alimentaires, peut toutefois provoquer 30% de perte dans les troupeaux, et retarde la commercialisation des bêtes en empêchant l'exportation des bêtes non vaccinées.

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