Les chercheurs français dans l'inquiétude

Près de 500 scientifiques, directeurs d'unités de recherche et des responsables d'instances, sont réunis ce matin au Collège de France (Paris) pour exprimer leurs inquiétudes. Ils regardent avec anxiété les bouleversements et la réorganisation que connait actuellement la recherche scientifique en France.

Au même moment les chercheurs manifesteront devant le ministère de la
Recherche à l'appel de leurs syndicats et de l'association "Sauvons la
Recherche".

Ils craignent en premier lieu un "affaiblissement" des grands organismes de recherche comme le CNRS. Valérie Pecresse, ministre de la Recherche, vient d'envoyer une "feuille de route" au Centre national de recherche scientifique. Il s'agit de réfléchir au remplacement des départements scientifiques actuels par des grands instituts de recherche, avec pour objectif final de changer les relations entre le CNRS et les universités. Ses détracteurs y voient le risque pour le centre de perdre une partie de ses prérogatives en faveur des universités, et celui de devenir une simple "agence de moyens".

Les chercheurs ont également peur d'être mis de côté à l'avenir, lorsque la politique de recherche nationale sera selon eux confiée à une poignée d'experts.

Dernière crainte, celle de voir l'agence nationale de la recherche consommer trop de crédits, au détriment de recherches plus "originales". Ainsi, Frédéric Becq, qui travaille à Poitiers notamment sur la mucoviscidose, reconnaît qu'il passe de moins en moins de temps à travailler sur de nouvelles molécules. Il est devenu chercheur... d'argent. Et son budget est en baisse de 10%.

Matteu Maestracci