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Les avions priés d’atterrir sur la pointe des pieds

C’est son baptême du feu après le Grenelle : la secrétaire d’Etat à l’Ecologie présente cet après-midi une série de mesures destinées à réduire les nuisances sonores pour les riverains des aéroports parisiens.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Charles Platiau)

Les avions devront à l’avenir voler plus haut à l’approche de l’Ile-de-France et seront priés de descendre plus en douceur vers les pistes. "L’altitude des avions à l’arrivée en Ile-de-France sera relevée de 300 mètres", précise dans les colonnes du Parisien/Aujourd’hui en France Nathalie Kosciusko-Morizet. "Le gain sonore (de cette mesure) est énorme, puisqu’il divise par deux la puissance sonore émise par un avion", précise la ministre, assurant que la différence sera ressentie "dans un rayon de 10 à 25 kilomètres autour d’un aéroport".

Cette mesure s’appliquera à l’aéroport du Bourget dès 2008, à Orly début 2009 et enfin à Roissy en 2011, annonce Le Parisien. La descente plus en douceur, sans palier, permet non seulement de réduire le bruit mais aussi la consommation de kérosène car l’appareil peut garder un régime moteur constant, sans à-coups.

Pollueurs payeurs

Parmi les mesures que s’apprête à annoncer la ministre, il y a également la création d’une nouvelle taxe de nuisance aérienne, une taxe "de soirée" qui viendra s’ajouter aux taxes déjà existantes de jour et de nuit. Par exemple, un Boeing 747 devra payer près de 4.400 euros pour décoller d’Orly entre 18h et 22h, contre à peine plus de 1.000 euros aujourd’hui. Cela devrait permettre de récolter 50 millions d’euros par an pour "mettre les gaz" sur les travaux d’insonorisation des logements des riverains, qui peuvent être financés à 80% par des aides.

Le député (UMP) du Val-de-Marne Didier Gonzales souhaite d’ailleurs "faire tripler" les recettes de la Taxe sur les nuisances sonores aériennes (TNSA) car "au rythme actuel, il faudra 30 ans pour achever l’insonorisation des logements des riverains", explique le député. Il reste 110.000 logements à insonoriser. Pour cela, il préconise un prélèvement forfaitaire d’un euro par passager à destination de la France et 1,50 euro pour les destinations plus lointaines.

Trois millions de Franciliens vivent sous les nuisances directes des trois aéroports d’Ile-de-France : Roissy-Charles de Gaulle (540.000 décollages et atterrissages par an), Orly (230.000) et Le Bourget (1er aéroport d’affaires en Europe).

Gilles Halais

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