Les agriculteurs bloquent les approvisionnements de supermarchés
En milieu de journée, ils étaient environ 7.000 à bloquer 41 plateformes d’approvisionnement de la grande distribution sur le territoire, contre 39 hier soir. La mobilisation lancée jeudi soir par la FNSEA, n’épargne que l’Ile-de-France. Le blocus était prévu pour durer 48 heures mais, forts de leur succès, les manifestants pourraient être tentés de jouer les prolongations.
A l’origine, le mot d’ordre a été lancé par des éleveurs pour dénoncer l’accord – insuffisants, selon eux – sur le prix du lait. Les revendications, plus larges, portent à présent sur les bénéfices réalisés par les distributeurs. La FNSEA réclame un "dispositif d’encadrement des marges", et dénonce les effets pervers de la loi de modernisation de l’économie. La LME, accusée d’avantager les distributeurs au détriment des producteurs, alors que l’Observatoire des marges, mis en place dans le même temps, se révèlerait totalement inefficace.
Reste que la mobilisation, plus importante que prévue, a pris tout le monde de court. Gouvernement et hypermarchés. Et comme la grande distribution fonctionne à flux tendus, sans approvisionnements depuis 24 ou 48 heures, les linéaires de certains magasins commencent à être bien vides.
Pour débloquer la situation, des patrons d’hypermarchés proposent de reverser aux producteurs laitiers locaux 10 centimes par litre de lait vendu en rayon. Une mesure exceptionnelle – sans doute supportée, in fine, par les consommateurs – à durée limitée (trois mois par exemple), pour tenter de renouer le dialogue.
_ A moins que les pouvoirs publics ne s'en mêlent... Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture, et Luc Chatel, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, ont annoncé qu'ils recevraient les agriculteurs demain matin.
Gilles Halais, avec agences
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