Cet article date de plus de treize ans.

Les ados et l'alcool : de plus en plus tôt, de plus en plus souvent

Des comas éthyliques avant 16 ans, une consommation d'alcool de plus en plus précoce et de plus en plus excessive... Un rapport de l'Académie de médecine dénonce cette situation préoccupante.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Atteindre le plus vite possible un état d'ivresse, une pratique devenue courante chez certains adolescents. Elle a même été baptisée : c'est le "binge drinking". Des beuveries qui n'ont pour d'autre but que de consommer le plus rapidement possible un maximum d'alcool. 2,3% des jeunes de 17 ans ont ainsi déclaré avoir eu recours au binge drinking au moins dix fois au cours des trente derniers jours, soit un jour sur trois. Même si la pratique reste extrême, elle illustre bien la propension des adolescents à consommer de plus en plus d'alcool.

46% des adolescents déclarent avoir consommé de l'alcool de manière excessive, c'est à dire plus de quatre verres, au moins une fois au cours des trente derniers jours. A 17 ans, 18% des garçons et 6% des filles boivent de l'alcool régulièrement. C'est le résultat de l'enquête Escapad, réalisée lors des journées d'appel de préparation à la défense, et reprise dans le rapport.

Excessivité, régularité, mais aussi précocité de la consommation : des cas de comas éthytiliques ont été constatés chez des jeunes âgés de 12 ans. Avec des conséquences graves pour la santé : la consommation d'alcool à un âge précoce entraîne une diminution de la matière grise dans plusieurs zones cérébrales.

Le rapport devrait servir de base à une nouvelle action de prévention. Des mesures existent déjà, mais l'académie de médecine veut montrer qu'elles ne sont pas suffisantes. Elle propose quinze recommandations, comme l'interdiction du sponsoring des soirées étudiantes par les marchands d'alcool, l'interdiction de vente d'alcool dans les manifestations sportives, et le renforcement des mesures existantes.

Le "binge drinking" est cependant encore plus répandu aux Royaume-Uni ou au Danemark. Le rapport met en garde : "Il convient de faire tous les efforts possibles pour que nos jeunes concitoyens ne rejoignent pas le peloton de tête anglo-saxon ou scandinave".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.