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Les ados accros à l'alcool

Premier constat alarmant de la dernière étude Espad (European School Survey on Alcohol and Other Drugs) : les adolescents de 16 ans sont plus nombreux à boire régulièrement de l'alcool. Un point positif : le recul de l'usage de tabac et de cannabis.
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"Les perspectives sont encourageantes", a estimé Stéphane Legleye, de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), soulignant que l'expérimentation comme la consommation régulière de tabac et de cannabis sont "sur la pente descendante". En revanche, la consommation régulière d'alcool est en nette hausse, 13% des jeunes de 16 ans (un élève sur 8) déclarant en consommer régulièrement (au moins 10 fois en un mois) en 2007, contre 8% en 1999 et 7% en 2003. Un phénomène qui concerne deux fois plus les garçons que les filles, même s'il gagne du terrain chez ces dernières. Bières, champagne et alcools forts sont les boissons les plus populaires.

"Nous allons changer de braquet" pour l'alcool en 2009, a souligné Le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies Etienne Apaire. Le projet de loi "Hôpital, patients, santé et territoires" prévoit en effet l'interdiction totale de vente d'alcool aux mineurs et l'interdiction des opens bars.

La pub pour l'alcool autorisée sur le net ?

Problème : la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a annoncé qu'elle ne s'opposerait pas à un amendement parlementaire actualisant la loi Evin en autorisant la publicité sur internet. Mme Versini, la Défenseure des enfants "exprime sa profonde préoccupation", estimant que l'autorisation de la publicité sur internet, "média le plus utilisé par les enfants et les adolescents, ne peut que constituer un brouillage du message courageux gouvernemental".

Elle rappelle que "la consommation d'alcool s'intensifie dès la fin du
collège" et que "les comas éthyliques chez des enfants de 12-13 ans ne sont plus rares aux urgences pédiatriques". "L'alcoolisation est impliquée dans 16% des accidents mortels des 15-17 ans, dans des bagarres et violences sexuelles" et "30 à 40% des premières relations sexuelles ont lieu sous alcoolisation", ajoute-t-elle.

M. Apaire craint par ailleurs une hausse de la consommation de cocaïne en raison d'une augmentation de l'offre. Il a indiqué qu'une "grande campagne d'information sur les dangers des drogues illicites" serait lancée en septembre. "Face à une société qui multiplie les sollicitations addictives, c'est l'éducation qui doit plus que jamais être au centre de nos réponses, et non les sanctions et menaces", ont pour leur part estimé dans un communiqué l'Anitea et la F3A, associations qui fédèrent la majorité des acteurs de l'addictologie.

Caroline Caldier avec agences

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