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"Le taux de suicide chez les sapeurs-pompiers est bien plus élevé que pour la moyenne des Français"

Les organisations syndicales de sapeurs-pompiers ont évoqué, lors d'une entrevue avec Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, mardi, les menaces qui pèsent sur "l'équipement et le recrutement" des soldats du feu.

Article rédigé par franceinfo
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Un pompier devant son casier le 17 mars 2017. Image d'illustration.  (GODONG / BSIP)

Les organisations syndicales de sapeurs-pompiers ont rencontré mardi 25 juillet le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, Place Beauvau. Jérôme François, pompier du syndicat Unsa Sdis 95, qui a assisté à la réunion, a dénoncé sur franceinfo le manque de moyens "au niveau de l'équipement et du recrutement". "Nous sommes en sous-effectif chronique (...) Lorsque l'on sait que chaque minute qui s'écoule c'est 10% de chance de survie en moins sur un arrêt cardiaque, ça pose question", a-t-il affirmé.

franceinfo : Pourquoi les pompiers ont-ils des bleus à l'âme ?

Jérôme François : Les pompiers ont le blues et les raisons sont multiples. Nous sommes en sous-effectif chronique dans les casernes en matière de sapeurs-pompiers professionnels. Nous avons le sentiment de ne pas être entendus et enfin nous avons des missions qui ne relèvent pas des fonctions du sapeur-pompier (...) Très souvent, ils sont engagés sur des missions qui ne relèvent pas de l'urgence, comme du transport de malades à la demande du Samu. Tant que l'on fera cela, on aura moins de pompiers disponibles pour faire de la vraie urgence. Le taux de suicide chez les sapeurs-pompiers est bien plus élevé que la moyenne des Français (...) Surtout chez les sapeurs professionnels qui sont dans des zones urbaines parfois un petit peu difficiles.

L'ensemble des budgets des ministères vont baisser, avez-vous pu vous faire entendre par Gérard Collomb ?

Il faut rappeler que les sapeurs-pompiers ne sont pas financés par les ministères mais par les collectivités locales. Or, le président de la République a annoncé 13 milliards d'euros d'économies dans les collectivités locales. Bien évidemment, on a une forte crainte pour les sapeurs-pompiers au niveau de l'équipement et du recrutement. Concrètement, quand nous n'avons pas assez d'effectif pour partir en intervention, on fait partir la caserne d'à-côté. Elle peut mettre cinq à dix minutes de plus. Lorsque l'on sait que chaque minute qui s'écoule c'est 10% de chance de survie en moins sur un arrêt cardiaque, ça pose question.

"On a une forte crainte pour les sapeurs-pompiers, au niveau de l'équipement et du recrutement." Jérôme François, pompier du syndicat UNSA SDIS 95 à franceinfo.

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