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Le "plan social" de Michelin contesté en comité d'entreprise

Le comité central d'entreprise de Michelin examine depuis ce matin à Clermont-Ferrand le projet de plan de réduction des effectifs, concocté par la direction. Les syndicats contestent la justification économique des 1093 suppressions d'emplois et le CCE a désigné un cabinet d'experts indépendants. Un millier de salariés sont venus manifester sur place tandis que certaines usines tournent au ralenti.
Article rédigé par franceinfo
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La direction de Michelin refuse d'utiliser ce terme, mais pour l'intersyndicale, c'est bien d'un plan social qu'il s'agit. Comment appeler autrement la suppression de 1093 postes, la fermeture d'un site et l'arrêt d'activités sur d'autres, estiment les syndicats.

Au delà de la querelle de mots, c'est le fond du dossier que conteste le comité central d'entreprise, réuni depuis ce matin à Clermont-Ferrand. Les syndicats estiment que la direction n'a pas apporté suffisamment d'explications : “devant le manque de justification économique du plan social et l'absence d'informations, le CCE a désigné un cabinet d'experts (Sécafi) pour éclairer les salariés”, a déclaré Silvio Ciufici, élu CGT, lors d'une interruption de la réunion, à 13h00.

D'autant, estime l'intersyndicale, que le “plan” irait plus loin que les annonces faites par Michelin : “en observant les chiffres officiels des documents de la direction, nous nous apercevons de la véritable ampleur du plan social, car il ne s'agit pas seulement de 1.093 suppressions de postes mais plutôt de près de 3.500 à fin 2011”, compte Cyrille Poughon, de la CFDT. A “31 mai 2009, l'effectif de Michelin France était de 22.156 salariés et qu'il devra être ramené à 19.185 fin 2011”, renchérit son collègue de Sud Zakir Ali Mandjee.

La direction assure qu'il n'y aura aucun licenciement, mais les syndicats en doutent, et tentent de négocier une cellule de reclassement par région concernée, toutes financées par Michelin. Quoiqu'il en soit, le CCE qui ne devait durer que la matinée, risque de durer : un seul point de l'ordre du jour avait été examiné ce matin.

Cette défiance du comité d'entreprise est largement relayée à l'extérieur de la salle de réunion par un millier de salariés venus manifester leur mécontentement. La moitié d'entre eux viennent du site de Montceau-les-Mines, qui devrait perdre 477 postes sur 1.400. Et l'ambiance était très tendue.

_ D'autres sites tournaient au ralenti aujourd'hui, prêts à se mobiliser en attendant le résultat du CCE, comme celui de Noyelles-lès-Seclin, dans le Nord, qui devrait carrément fermer, avec 276 salariés, dont la direction promet le reclassement.

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