Le Navigo dans le viseur de la Cnil
Dans un avis du 8 avril 2004, la Cnil avait déjà rappelé que les usagers des transports franciliens devaient pouvoir voyager de manière anonyme, ce que ne permet pas la carte à puce Navigo, appelée à remplacer en février le traditionnel coupon de carte orange et sur laquelle les données de validation sont associées au numéro d'abonné. Ce passe garde en mémoire dans un fichier les dates, heure et lieu de passage des voyageurs pendant quarante-huit heures.
Depuis le 1er septembre 2007, il existe un passe anonyme, baptisé "Navigo découverte", qui est payant (5 euros) alors que le passe Navigo est gratuit, ce qu'a regretté la Cnil. La commission a donc mené "une opération de testing" dans vingt stations de métro "pour s'assurer, concrètement, de la mise en œuvre de ce passe anonyme" et "il en résulte que les conditions d'information et d'obtention du passe Navigo découverte sont particulièrement médiocres, voire dissuasives".
La Cnil relève un "manque de sensibilisation du personnel concernant la vente de ce passe", une "absence régulière de documentation commerciale" et des "difficultés pratiques à l'obtenir au guichet", notamment pour les titulaires de minimas sociaux. Le Parisien publiait dans son édition d’hier un extrait du rapport rendu suite au testing : "il a été relevé qu’à la demande d’un passe Navigo, les guichetiers non seulement ne proposent pas de choisir entre le passe Navigo "classique" et le "découverte" mais encore procèdent directement à la facturation d’un abonnement pour passe classique (…) De plus, à la demande expresse d’un passe "Navigo découverte", la moitié des guichetiers testés ont tenté de dissuader d’un tel achat".
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