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Le droit de vote des étrangers va devoir attendre

L'adoption du droit de vote des étrangers non communautaires pour les élections municipales de 2014 semble plus que jamais compromise. La porte-parole du gouvernement exprime ses "doutes", le Premier ministre explique que la gauche n'ira pas seule, l'opposition pointe une "improvisation" et une "mauvaise réforme".
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (PHOTOPQR/LE PARISIEN Maxppp)

Un serpent de mer
politique. Le droit de vote pour les étrangers extra-communautaires était dans
le programme de François Mitterrand en 1981. François Hollande en fait une
promesse de campagne, 30 ans après. Après ce pas en avant, les deux pas en
arrière n'ont pas tardé.

Najat Vallaud-Belkacem,
la porte parole du gouvernement a lancé la première salve mardi sur
Public-Sénat/Radio Classique en émettant ses "doutes" sur une
adoption pour les élections municipales de 2014
. Mercredi, le Premier ministre
va implicitement encore plus loin.   

La gauche n'ira pas
seule

Le Premier ministre Jean-Marc
Ayrault l'a dit sur France Inter. Le gouvernement cherche des "alliés" au
Parlement, "au-delà de la gauche" , pour atteindre la majorité des 3/5e
des députés et sénateurs nécessaire pour l'adoption du droit de vote des étrangers
non communautaires aux élections locales. Quitte à accepter des "amendements".
Une manière de dire qu'il n'irait pas au clash.

Même au sein du Parti
Socialiste, les fissures se font de plus en plus grandes. Le député PS Malek
Boutih a estimé mercredi sur RTL qu'il était "sage" de décaler le
droit de vote pour les étrangers estimant que cette réforme "mettrait le
feu au pays".

L'opposition s'engouffre


Le secrétaire général de
l'UMP Jean-François Copé a estimé mercredi sur i-Télé que le recul du
gouvernement "va dans le bon sens. On n'a pas le droit de casser le lien
historique entre le droit de vote et la nationalité"
, explique-t-il.

L'ancien Premier
ministre Jean-Pierre Raffarin, invité mercredi de France Info évoque une "sage
décision pour la France"
et la "marque d'une improvisation".

Le coup de grâce vient d'une autre figure de la droite qui s'exprime sur
le sujet : Alain Juppé. Le maire UMP de Bordeaux a estimé mercredi que
l'octroi du droit de vote aux étrangers non communautaires pour les élections
locales "sera vraisemblablement enterré" , estimant que "c'est
une bonne chose car c'est une mauvaise réforme".

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