Le diagnostic prénatal va-t-il faire débat au Sénat ?
Une simple prise de sang peut parfois conduire à des graves questions philosophiques. Les résultats de ce dépistage réalisé au premier trimestre de la grossesse, croisés avec la mesure de la nuque du fœtus et l'âge de la future mère, permettent au médecin d'établir un pourcentage de risque d'anomalies génétiques. En particulier de trisomie 21. Si le pourcentage est élevé, des examens plus poussés (amniocentèse, biopsie du placenta) sont réalisés pour déterminer le caryotype du fœtus et confirmer ou infirmer l'anomalie génétique.
Pour certains députés, ce processus de dépistage conduirait à trop d'interruptions médicales de grossesses pour cause de future trisomie 21 de l'embryon, soit une forme "d'eugénisme". D'où l'amendement du rapporteur UMP Jean Leonetti qui inscrit dans le projet de loi que le diagnostic ne sera désormais proposé que "lorsque les conditions médicales le nécessitent" . "Cela dit non à un diagnostic systématisé, c'est un signe très fort par rapport aux dérives de ces dernières années", justifie l'UMP Xavier Breton.
Un amendement qui reste depuis le vote du projet de loi le 15 février à l'Assemblée, coincé dans la gorge de certains médecins. Ils pointent la liberté de choix des patientes. Mais toutes les femmes enceintes connaissent-elles l'existence de ce test ? Certains gynécologues dénoncent une volonté de freiner ce type de dépistage. La balle est désormais dans le camp du Sénat.
Caroline Caldier, avec agences
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