Ils s'appellent Annie, Jean, Alain, Jérôme ou encore Julie.Ils viennent de Saint-Brieuc, de la Drôme, de Besançon, de Nantes ou de Paris.Certains ont pris des cars à l'aube ce dimanche matin pour venir manifesterplace de la Bastille. Ils se disent "mélenchonistes","communistes", "écologistes" ou encore "simples citoyens".Mais le gros des troupes arbore des autocollants du Front degauche de l'ancien candidat à la présidentielle. Ils expliquent avoir répondu àl'appel de Jean-Luc Mélenchon à "donner un coup de balai ".D'ailleurs, beaucoup ont sorti du placard leur ustensile ménager, de labalayette au balai-brosse."Bon anniversaire François, nous ne t'oublions pas""La période d'essai est terminée, et le compte n'y estpas ", a lancé Jean-Luc Mélenchon depuis la petite tribune installée sur laplace de la Bastille. Les douze mois de François Hollande à l'Elysée sont jugéstrès sévèrement pas les manifestants. "Franchement, il n'y a rien àgarder. On est dans la demi-mesure et rien n'est fait pour les plusdéfavorisés. Aujourd'hui, la vraie gauche est dans la rue et pas au gouvernement ", regrette Annie. "À chaque fois que le gouvernement faitquelque chose sur le plan social, le Medef applaudit ", regrette Michel,citant notamment "la réforme fiscale injuste " ou "cette fumisterie deloi sur l'emploi ".Seul texte qui trouve relativement grâce auprès de nombreux manifestants: le mariage pour tous. "C'est la seule chose qui nous rappelle qu'on estplus sous la présidence Sarkozy ", s'agace François. Un point positif mêmesi Lauriane trouve que le gouvernement "est allé trop lentement, enlaissant la place aux discours et aux agressions homophobes ". Troplentement... et pas assez loin d'après lesnombreux slogans et pancartes pour la procréation médicalement assistée."Nous voulons une VIe République ! ""On n'est pas venu avec un balai. On est venu montrerqu'il y a une véritable attente pour assumer une politique de gauche ",assure une adjointe à la mairie de Blois avec son écharpe tricolore. Carau-delà des troupes du Front de gauche, cette "marche citoyenne"semble avoir rassemblé une grande diversité de courants et partis : desmilitants pour la régularisation des sans-papiers, en passant par des salariésd'entreprises en lutte (Fralib ou ArcelorMittal) et jusqu'au NPA, venu avec sespropres mots d'ordre.De nombreux drapeaux d'Europe Ecologie-Les Verts flottaient aussientre les fanions rouges du PC. Même si le parti écologiste n'appelait pas àmanifester, Eva Joly est venue prononcer un discours. L'ancienne candidateavait ressorti ses lunettes vertes pour réclamer "une opération mainspropres en France et créer un véritable cordon sanitaire entre la vie publiqueet la finance ". L'affaire Cahuzac était d'ailleurs revenue comme unleitmotiv ce dimanche pour justifier la mise en place d'une VIe République. Unsystème "plus citoyen, plus participatif, plus représentatif que cettemonarchie présidentielle ", résume Vincent en arrivant place de la Nation,point d'arrivée de la "marche citoyenne".Passe d'armes sur les chiffresUn peu plus de deux heures après le début officiel durassemblement, un chiffre de participation est lancé depuis les camions-sonos :"Nous sommes 180.000 ! Nous sommes le peuple de gauche ! " Reste àsavoir ce qu'en pense la préfecture de Paris. Mais cette dernière annoncequ'elle ne comptabilise pas les rassemblements organisés par les partis.La préfecture de police ne communique aucun chiffre de participation lors de manifestations organisées par des partis politiques.— Préfecture de police (@prefpolice) May 5, 2013Finalement, un chiffre officiel est annoncé : 30.000manifestants. Jean-Luc Mélenchon accuse alors le ministre de l'Intérieur d'être"aux abois ". De son côté Manuel Valls qualifie le leader du Parti degauche d'être "un théoricien du complot ".Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et proche duprésident de la République, réagit également en début de soirée. Il juge qu'iln'est "pas acceptable " de "considérer que François Hollande estresponsable de la crise ". La tentative d'apaisement est venue du premiersecrétaire du PS. On "n'a pas besoin d'une gauche qui se déchire, on abesoin d'une gauche qui se rassemble dans l'action ". > Revivre la manifestation "coup de balai"