La semaine de quatre jours n'est "ni la panacée, ni une supercherie", selon un rapport parlementaire
Organiser le travail sur quatre jours par semaine peut présenter des avantages, estime un rapport d'information parlementaire rendu public mercredi 16 octobre. Cette organisation "n'est ni un remède universel aux maux qui affectent le monde du travail, ni une fausse bonne idée sans avenir", estime le rapport, qui a reçu un vote favorable en commission des affaires sociales de l'Assemblée.
"Ni panacée, ni supercherie", la semaine de quatre jours "peut contribuer, dans certains cas et sous certaines conditions, à l'amélioration des situations professionnelles et personnelles des travailleurs d'une part, des performances économiques des entreprises d'autre part", selon le document.
"Laisser les entreprises choisir"
Pour la mettre en place, "l'intervention du législateur ne paraît pas nécessaire", d'après les auteurs du rapport, qui se disent "résolument hostiles" à toute contrainte en vue de généraliser "son déploiement dans les sociétés privées ou les administrations publiques". "Il convient de laisser les entreprises choisir, dans le respect des règles d'ordre public, le mode d'organisation du temps de travail le plus approprié pour elles", soulignent les auteurs.
La semaine de quatre jours est parfois organisée à durée hebdomadaire de travail constante et peut alors être appelée "semaine en quatre jours". En France, le nombre d'accords collectifs prévoyant "une répartition de la durée du travail hebdomadaire sur moins de cinq jours évolue à la hausse", avec 147 accords d'entreprise traitant de cette question entre 2017 et le 1er mai 2024, a comptabilisé le ministère du Travail.
Au Royaume-Uni, une expérimentation de semaine de quatre jours a été menée entre juin et décembre 2022 dans 61 entreprises employant près de 3 000 personnes dans divers secteurs, sur le principe d'un maintien à 100% de la rémunération et de la productivité, et d'un temps de travail réduit de 20%. A l'issue de l'expérimentation, 92% des entreprises ont voulu maintenir la nouvelle organisation, qui a permis de réduire le stress, l'épuisement professionnel et la fatigue, ainsi que le taux d'absentéisme et de démissions, malgré une intensification du rythme de travail pour 62% des salariés.
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