Evacuation d'une clinique désaffectée à Paris occupée par des mal-logés
Les personnes ont "réquisitionné" dans la nuit de samedi à dimanche cet établissement du 18e arrondissement. Les forces de l'ordre sont rapidement intervenus.
L'occupation n'aura duré que quelques heures. Les forces de l'ordre ont évacué 25 personnes, dont des familles mal-logées et des militants d'associations pour le logement, d'une clinique désaffectée de Paris, dimanche 8 avril. Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs militants d'associations pour le logement et familles avaient "réquisitionné" le lieu situé au pied de la butte Montmartre, dans le 18e arrondissement.
"Le logement est salubre, à l'abandon depuis trois ans et il n'y a pas de projet pertinent, il est donc légitime qu'on l'occupe", avait déclaré, plus tôt dans la journée, Simon Cottin-Marx, du collectif Jeudi noir. FTVi revient sur le déroulement de cette journée.
Une évacuation dans le calme
L'évacuation, qui a duré environ dix minutes, s'est déroulée sans incident ni interpellation. "Cela s'est fait en flagrant délit sur plainte et réquisition du propriétaire", s'est justifiée la préfecture de police de Paris. Un argument réfuté par l'association Droit au logement (DAL) et le collectif Jeudi noir. Selon eux, les policiers n'ont pas pu les voir entrer dans la clinique.
A l'intérieur, les militants ont tenté de rassurer les familles anxieuses. Epuisée par la courte nuit, une femme d'origine malienne n'est pas parvenue à retenir ses larmes, raconte l'Agence France-Presse.
Familles et enfants mal-logés
Au total, 25 personnes, dont quatre familles et six enfants, ont investi dans la nuit cet établissement haut de cinq étages "vide depuis trois ans", selon le collectif Jeudi noir. Parmi elles, certaines vivent en logement précaire, d'autres sont reconnues prioritaires Dalo (droit au logement opposable).
Attirer les regards des candidats à la présidentielle
Organisée par Jeudi noir et le DAL, cette opération avait pour but d'interpeller les candidats à la présidentielle sur la question du logement. "S'ils ne sont pas poussés aux fesses, ils ne vont pas spontanément parler de logement", a ainsi déclaré Manuel Domergue, un militant de Jeudi noir. Pour le collectif, la clinique Duhesme devait devenir "le bâtiment emblématique de la fin de campagne". Ils ne comptent pas baisser les bras. "La lutte continue, on n'est pas fatigués", ont ainsi scandé militants et familles après l'évacuation.
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