La loi sur l'amnistie sociale rejetée en commission
"Mieux valait un geste fort d'apaisement en direction de celles et ceux qui subissent la violence sociale que pas de geste. Mais j'avais bien conscience de la difficulté de l'exercice" , reconnaît, lucide, Marc Dolez, député Front de gauche du Nord.
Les députés n'étaient pas très nombreux à manifester leur soutien à la proposition de loi sénatoriale sur l'amnistie sociale. La commission des Lois de l'Assemblée nationale a rejeté ce mercredi, un à un, les articles de loi. Ainsi que les amendements - et notamment ceux qui précisaient le texte, évitant l'amnistie aux syndicalistes poursuivis pour vol, escroquerie ou abus de biens sociaux. Rejetés également, les amendements qui élargissaient l'amnistie aux faucheurs volontaires.
Le débat aura tout de même lieu dans l'Hémicycle le 16 mais, lors d'une journée dite de "niche parlementaire". Mais, face à l'hosilité affichée de Bruno Le Roux, le chef de file des députés PS, et du gouvernement, par la voix du ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, son issue ne fait plus guère de doute.
Une partie de la gauche fulmine, la droite se réjouit
Le Parti de gauche dénonce un "coup de poignard" , le parti communiste une "trahison insupportable". Et Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, d'expliquer : "Cette amnistie sociale est inscrite dans les valeurs de gauche. Elle a été votée après chaque élection présidentielle. Pour la première fois, Nicolas Sarkozy s'y était refusé. Hier, la gauche s'est retrouvée pour faire avancer l'égalité en votant le mariage pour tous. Dès le lendemain, Monsieur Vidalies propose le divorce" .
De l'autre côté du champ politique, l'UMP plastronne. "Nous avons eu gain de cause" , se réjouit Michèle Tabarot, secrétaire générale du mouvement. Qui rappelle que l'UMP "avait dénoncé un texte dangereux qui allait créer un sentiment d'impunité inacceptable, fragiliser le dialogue social en donnant une prime aux casseurs, et rendre plus difficile le travail des forces de l'ordre" .
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