La grève s'étend à l'hôpital

“Le seul langage compris par les pouvoirs publics à l'heure actuelle, c'est l'épreuve de force”, se désole Michel Dru, le président du SNphar, le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs.
_ Depuis ce matin, les anesthésistes-réanimateurs ont donc rejoint les urgentistes dans leur grève des gardes, soutenus par deux de leurs syndicats, le SNphar donc, et le Smarnu.

Leurs revendications sont les mêmes : reconnaître la pénibilité de leur travail, “exercé 24h sur 24, 7 jours sur 7”, ajoute Michel Dru. Cela passe bien sûr par une meilleure rémunération des gardes, mais aussi par le paiement des jours de congé, des heures sup et des RTT non prises.

Comme pour les médecins urgentistes, la grève n'a aucune incidence sur le fonctionnement de l'hôpital. Les médecins sont assignés à leur poste de travail. Sauf que les deux métiers représentent environ 20% des praticiens de l'hôpital...

Les choses ne risquent pas en tout cas d'en rester là. Car les urgentistes, eux, haussent le ton. En grève depuis Noël, ils envisagent maintenant de durcir leur mouvement, en compliquant les réquisitions administratives qui les obligent à tenir leur poste.
_ Et Patrick Pelloux, le président de l'AMUF, l'association des médecins urgentistes, d'expliquer : “le comportement du gouvernement à notre égard est scandaleux, c'est une honte totale. Roselyne Bachelot ne veut pas voir que ce conflit est majeur et ne veut pas négocier. Nous contesterons donc les réquisitions qui ne sont pas faites en bonne et due forme, même si les gendarmes doivent venir.” Une conférence de presse est prévue demain.

Guillaume Gaven