La France touchée à son tour par la crise du gaz russe
Il n'y avait finalement pas de raison que la France échappe à la crise... Tous les pays européens sont touchés, peu ou prou, par le bras-de-fer qui se déroule en ce moment entre la Russie et l'Ukraine.
_ Même si Gazprom se dit ce soir prêt à reprendre les pourparlers avec l'Ukraine, à tout moment, les négociations sont toujours au point mort.
A son tour, la France est donc touchée. GDF Suez dit avoir constaté que ses livraisons de gaz naturel en provenance de Gazprom avaient baissé de plus de 70% par rapport à la normale.
_ La compagnie se montre cependant rassurante, et assure que “toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer la continuité de fourniture de gaz naturel à l'ensemble des clients de GDF Suez en France et Europe”.
Cela dit, le gaz russe ne représente que 15% des approvisionnements du groupe en Europe. Le gaz consommé en France est essentiellement d'origine... algérienne.
Toute l'Europe concernée
Néanmoins, la crise du gaz russe commence à prendre des proportions inquiétantes. Pays par pays, toute l'Europe est touchée.
Les livraisons de gaz russe à la Macédoine ont été interrompues.
Situation similaire en Croatie où les livraisons ont été totalement suspendues dans la matinée.
En Bosnie, pays qui importe de Russie la totalité du gaz dont il a besoin, les livraisons ont été également totalement interrompues mardi après plusieurs réductions successives.
Idem en Hongrie où les livraisons "ont été interrompues à 14h30 GMT.
En Turquie, les livraisons via les Balkans ont été arrêtées, mais la Russie
continue de fournir la Turquie en gaz par le gazoduc "Blue Stream" qui relie
directement les deux pays en passant sous la mer Noire. Les livraisons vers la Bulgarie ont été stoppées dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé le ministère bulgare de l'Economie et l'Energie.
La première compagnie gazière slovaque SPP a dit avoir décrété un état d'urgence énergétique après avoir enregistré dans la nuit une chute de 70% des
livraisons de gaz russe.
En République tchèque, les livraisons vont baisser de plus de 70% aujourd'hui.
Les livraisons à la Slovénie ont fortement baissé, de 90% à 03h GMT
s'améliorant ensuite partiellement, a déclaré dans l'après-midi l'opérateur
gazier national Geoplin, obligé de puiser dans ses réserves.
La Pologne reçoit seulement 15% du gaz russe transitant par l'Ukraine, a
annoncé le groupe gazier national polonais PGNiG.
En Roumanie, les livraisons ont été réduites à nouveau, de plus des deux
tiers, la nuit dernière, avec l'arrêt "total" des livraisons dans
l'un des deux points d'importation du pays, a fait savoir le ministère de
l'Economie (ME).
_ En Autriche, seulement 10% du gaz russe prévu était livré ce matin, a
annoncé OMV, premier groupe gazier et pétrolier d'Europe centrale.
L'arrêt des livraisons à la Grèce la nuit dernière ne pose pas
de problèmes sérieux dans l'immédiat en raison notamment d'une augmentation
récente des réserves, a assuré le président de l'entreprise publique de gaz
grecque (DEPA).
En Allemagne, un des gazoducs alimentant le pays en gaz russe, transitant
par l'Ukraine, a enregistré aujourd'hui une baisse de pression, a annoncé la compagnie
Wingas, filiale à 50% du géant russe Gazprom.
Enfin, la fourniture de gaz russe à l'Italie n'atteignait plus aujourd'hui que 10% des quantités habituelles. L'Italie dépend actuellement à hauteur de
30% de ses approvisionnements des fournitures de gaz russe et Gazprom livre en
moyenne quotidiennement 60 millions de m3 de gaz à l'Italie à travers l'Eni.Oeuvres liées
{% document %}
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.